Covid-19 : en Île-de-France, comment freiner l'explosion de l'épidémie ?

Réanimation
La situation dans les hôpitaux franciliens est critique. © Philippe LOPEZ / AFP
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Victor Dhollande, édité par Ugo Pascolo avec AFP
Alors que la menace d'une saturation des hôpitaux en Île-de-France se fait de plus en plus grande, le professeur Jean-Michel Constantin, chef du service réanimation à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, estime qu'il faut trouver "des mesures de freinage". Faute de quoi, "on se met en danger".

Si le gouvernement se refuse pour l'heure à reconfiner l'Île-de-France, la région n'est pas tirée d'affaire pour autant. Le territoire est en effet en proie à une très forte hausse du nombre de malades du Covid-19 accueillis dans un service de réanimation, avec 1.034 patients mercredi, selon l'Agence régionale de santé (ARS) pour "moins de 1.050" lits disponibles. Une augmentation qui préoccupe énormément le professeur Jean-Michel Constantin, chef du service réanimation à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Pour lui, il faut absolument faire quelque chose face à cette pression hospitalière. 

Des semaines "très difficiles"

Anticipant des prochaines semaines qui "vont être très difficiles", le professeur affirme au micro d'Europe 1 qu'il faut trouver "des mesures de freinage". Mais toute la question est de savoir si un reconfinement partiel ou total est la solution. "Au moment où il commence à faire beau et où tout le monde en a marre, il faut trouver des mesures de freinage, parce que sinon on se met en danger", abonde-t-il. D'après ce spécialiste, le "pire des scénarios serait d'avoir des patients qu'on ne puisse plus prendre en réanimation et qui meurent d'insuffisance respiratoire aiguë à la porte de l'hôpital ou aux urgences". 

Mais au-delà du fait qu'Emmanuel Macron en personne n'est pas favorable à un nouveau confinement, le professeur Jean-Michel Constantin pose également la question de l'acceptabilité d'un nouveau tour de vis pour les Franciliens. 

Des transferts vers d'autres régions

Alors en attendant que la question soit tranchée, la menace de saturation des hôpitaux a déjà poussé l'ARS Île-de-France à donner l'"ordre ferme" aux hôpitaux et cliniques de déprogrammer 40% de leurs activités médicales et chirurgicales pour augmenter les capacités d'accueil. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé à l'issue d'un conseil de défense et du Conseil des ministres qu'"un certain nombre d'évacuations sanitaires" aura lieu "dans les jours qui viennent", afin de transférer des malades vers d'autres régions moins touchées par le Covid-19.