Au quotidien, les aides à domicile sont au contact des plus âgés. 1:34
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Romane Hocquet, édité par Jonathan Grelier
Les aides à domicile de plus de 50 ans font désormais partie des publics qui peuvent recevoir une injection contre le Covid-19 avant la fin du mois de janvier, dans le cadre de l'accélération de la campagne de vaccination. Europe 1 s'est rendu dans le Loiret pour suivre la tournée de Dalila, aide à domicile 53 ans, afin de constater ce qu'un vaccin changerait pour elle.
REPORTAGE

Au quotidien, les aides à domicile sont au contact des plus âgés, des plus fragiles et des malades. C'est donc avec soulagement que certains de ces professionnels ont accueilli l'annonce faite mardi par le ministre de la Santé Olivier Véran d'une possibilité de vaccination contre le Covid-19 pour les aides à domicile de plus de 50 ans avant la fin du mois, au même titre que les pompiers et les personnes âgées de plus de 75 ans ne résidant pas en Ehpad. Dans le Loiret, à Pithiviers, Dalila, aide à domicile de 53 ans, est bien décidée à recevoir l'injection. Comme a pu le constater Europe 1 qui a suivi sa tournée, cela faciliterait son travail.

"Le vaccin serait vraiment une délivrance"

"Le vaccin, ça serait vraiment une délivrance", confie-t-elle avant de frapper à une première porte. "Bonjour madame Tessier !" Derrière la porte, Huguette, 92 ans, l'attend sans masque. "Attendez, il faut que je me lave les mains, que je mette ma blouse", lance Dalila. Sans oublier les gants jetables... Au total, dix minutes de préparation qui se répète pour chacune des huit visites du planning de l'aide à domicile.

"C'est un peu lourd à porter... Je me dis souvent 'pourvu que tout se soit bien passé, pourvu que j'ai fait les gestes qu'il faut'", témoigne Dalila. "Le plus dur, c'est quand on fait les toilettes, des toilettes au lavabo, quand les salles de bain sont petites ou quoi... Ce vaccin nous permettrait d'être moins stressées."

"Avant on pouvait discuter de plus près, on pouvait regarder des photos sur le mur"

Au moment de dire au revoir à Huguette, Dalila désinfecte toutes les poignées de porte, ainsi que son volant. Avant de prendre la route pour son rendez-vous suivant. Nouvelle porte. Cette fois-ci, Dalila nettoie la cuisine pendant que Gisèle, 85 ans, patiente à distance dans une autre pièce. "Avant on pouvait discuter de plus près, on pouvait regarder des photos sur le mur. Le lien social manque énormément car on n'a plus de contact physique", commente-t-elle.

"Grâce au vaccin, de nouveau, je pourrai vous approcher de plus près", dit-elle à l'attention de Gisèle. "Bof, si vous voulez [le faire], moi ça ne me dérange pas du tout. Quand c'est une autre qui va venir, puisque vous n'êtes jamais les mêmes... Qu'est-ce que ça va changer ?" répond cette dernière. Car Gisèle en voit défiler, du monde. L'association compte une vingtaine d'aides à domicile. Mais seules trois d'entre elles ont plus de 50 ans, la condition indispensable pour être vaccinées.