Ce samedi marque le premier jour des mesures de restriction renforcées à Lyon. 1:11
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Jean-Luc Boujon, édité par Jonathan Grelier
Depuis minuit, les Lyonnais et plus largement les habitants du Rhône sont confrontés aux mesures supplémentaires de lutte contre l'épidémie de Covid-19. Dans les rues de Lyon, la frustration et la résignation sont palpables.
REPORTAGE

Comme l'Aube et la Nièvre, le Rhône a rejoint la liste des départements concernés par des mesures de restriction renforcées afin de lutter contre l'épidémie de coronavirus. Depuis vendredi soir minuit, les Lyonnais, comme les Parisiens ou les habitants des Hauts-de-France avant eux, sont donc "reconfinés". Pour leur ville, ce samedi marque la fermeture des commerces "non-essentiels" et le début de l'interdiction de déplacement à plus de 10 km de chez soi sans attestation. Et la situation est accueillie plutôt avec résignation, voire scepticisme, sur les bords du Rhône. 

"Je devais partir en vacances... Je le ferai quand même"

"C'est mort, je vais passer mon anniversaire toute seule", constate Nathalie, une Lyonnaise, au micro d'Europe 1. Elle ne semble pas très convaincue par les mesures décidées par le gouvernement, qu'elle considère trop tardives. "On aurait peut-être pu faire un confinement au mois de février... Peut-être que là on s'en serait sorti", critique-t-elle. Rencontré quelques mètres plus loin, Hugo, 25 ans, n'a pas l'intention de se brimer. D'autant plus que les vacances de printemps sont prévues dans deux semaines. "Je devais partir en vacances la semaine prochaine à Marseille", explique-t-il. "Bon, je le ferai quand même mais il va falloir que je fasse attention..."

Dans ses paroles, on sent poindre l'exaspération. "On a bien morflé pendant plus d'un an. On a fait notre part du boulot aussi. Donc oui, j'ai envie de me détendre un peu", dit-il. Pourtant, étant donné les données récentes sur les contaminations au Covid-19, de nombreux Lyonnais savaient qu'ils n'échapperaient pas à des mesures supplémentaires. Vendredi après-midi, Clara s'était donc programmée un dernier petit plaisir, faire les magasins : "Zara, Mango... Tous les magasins non-essentiels d'après eux mais essentiels pour nous", raconte-t-elle en souriant.

Annick trouve, elle, que les autorités ne peuvent "pas faire autrement". "On se rend compte que le confinement a été efficace au mois d'avril, puis au mois de décembre... Il ne faut pas être égoïste." Mais la lassitude semble déjà avoir gagné les Lyonnais, alors que la saison trois du confinement ne fait que commencer.