Covid : les nouvelles restrictions étendues au Rhône, à l'Aube et à la Nièvre

Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, jeudi, que le troisième confinement est étendu au Rhône, à l'Aube et la Nièvre à partir de vendredi minuit
Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé, jeudi, que le troisième confinement est étendu au Rhône, à l'Aube et la Nièvre à partir de vendredi minuit © Ludovic MARIN / AFP
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Europe 1 avec AFP , modifié à
Comme attendu, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce jeudi que le troisième confinement est étendu au Rhône, à l'Aube et la Nièvre à partir de vendredi minuit. La situation sanitaire continue de se dégrader en France, où l'on compte désormais plus de 4.700 cas graves en réanimation et 93.378 morts.
L'ESSENTIEL

Des "mesures de freinage" étendues à de nouveaux départements. Lors d'une conférence de presse sanitaire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que les mesures de restrictions actuellement en vigueur dans 16 départements pour enrayer la nouvelle poussée de l'épidémie de Covid-19, vont s'appliquer à trois territoires supplémentaires à partir de vendredi minuit. Il s'agit du Rhône, de l'Aube et de la Nièvre. Pendant ce temps, la situation sanitaire continue de se dégrader en France, où l'on compte désormais plus de 4.700 cas graves en réanimation et 93.378 morts. Lors d'une conférence de presse à l'issue du premier jour du Conseil européen, Emmanuel Macron a estimé "que nous aurons de nouvelles mesures à prendre, tous ensemble, dans les prochains jours et semaines" contre le Covid-19. 

En Europe, Bruxelles renforce le contrôle des exportations de vaccins anti-Covid-19 en dehors du territoire européen, afin d'essayer de prémunir les 27 des défauts de livraison. De son côté, le laboratoire Pfizer a indiqué jeudi soir avoir commencé les essais cliniques de son vaccin chez les enfants de moins de 11 ans. Le laboratoire américain espère que son produit pourra être proposé aux plus jeunes d'ici à début 2022.

Les informations à retenir :

  • Les nouvelles restrictions étendues au Rhône, à l'Aube et à la Nièvre à partir de vendredi minuit
  • 93.378 morts, plus de 4.700 cas graves en réanimation
  • Roselyne Bachelot est sous "oxygénothérapie renforcée", a-t-elle elle même indiqué
  • Les rassemblements de plus de 6 personnes sont interdits à l'extérieur, sur tout le territoire
  • Pfizer a commencé les essais cliniques de son vaccin chez les enfants de moins de 11 ans

Les restrictions étendues à trois nouveaux départements...

Les nouvelles restrictions sanitaires, dont la fermeture de commerces et l'interdiction de se déplacer au-delà de 10 km sans dérogation, ont été étendues à trois départements supplémentaires, le Rhône, l'Aube et la Nièvre, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran. "Après concertation" avec les élus et les préfets, "il est apparu indispensable d'amplifier les mesures de protection" pour ces trois départements, qui s'ajoutent aux 16 déjà placés depuis ce week-end sous ces mesures de "freinage renforcé", a ajouté le ministre lors d'un point de presse. Ces mesures s'appliquent pour 4 semaines.

... avant de nouvelles "dans les prochains jours" ?

Par ailleurs, Emmanuel Macron a estimé jeudi soir, au sortir du premier jour du Conseil européen que "nous aurons des nouvelles mesures à prendre, tous ensemble, dans les prochains jours et semaines" contre l'épidémie de Covid-19"Ces semaines qui viennent seront difficiles", a-t-il reconnu en allusion à la forte dégradation de la situation sanitaire en France, mais "nous prendrons toutes les mesures utiles en temps et en heure".

93.378 morts, plus de 4.700 patients en réanimation

Le nombre de patients atteints du Covid-19 en réanimation a continué de progresser jeudi, dépassant les 4.700 personnes et se rapprochant davantage du record de la deuxième vague à l'automne, selon Santé publique France. Le chiffre en réanimation est en hausse régulière depuis le plus bas enregistré le 7 janvier (2.573 patients). Il a atteint jeudi 4.709 contre 4.651 la veille, et progresse vers le record de la deuxième vague qui était de 4.903 le 16 novembre. Au cours des dernières 24 heures, 408 malades sont entrés en réanimation contre 384 la veille.

Le nombre total de personnes hospitalisées en France avec un diagnostic positif au Covid-19 se monte à 27.036, avec 1.860 nouvelles admissions en 24 heures. Au total, 93.378 personnes sont mortes du coronavirus en France depuis le début de la pandémie, soit 225 de plus depuis le dernier pointage. 

Macron estime avoir eu raison de ne pas reconfiner fin janvier 

Emmanuel Macron a estimé jeudi avoir "eu raison de ne pas reconfiner la France" fin janvier, refusant tout "mea culpa" malgré le regain épidémique de Covid-19 constaté actuellement. "Je peux vous le dire : nous avons eu raison de ne pas reconfiner la France à la fin du mois de janvier parce qu'il n'y a pas eu l'explosion qui était prévue par tous les modèles", a plaidé le chef de l'Etat. "Je peux vous affirmer que je n'ai aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d'échec", a-t-il insisté lors d'une prise de parole depuis l'Elysée à l'issue du sommet européen en visioconférence.

Roselyne Bachelot est sous "oxygénothérapie renforcée"

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot, malade du Covid-19, est sous un traitement d'"oxygénothérapie renforcée", a-t-elle annoncé jeudi dans un tweet. Elle avait annoncé samedi avoir été testée positive "à la suite de symptômes respiratoires", avant que son entourage annonce mercredi son hospitalisation. Dans un tweet jeudi, elle dit être "prise en charge par des soignants exceptionnels et bénéficie(r) désormais d'une oxygénothérapie renforcée".

73% des Français estiment que les mesures prises par l'exécutif sont inefficaces

Le Premier ministre Jean Castex "cherche toujours à éviter un troisième confinement", confie à l'AFP une source gouvernementale. Le ministre de la Santé Olivier Véran a défendu dans l'après-midi la stratégie du gouvernement lors d'un débat à l'Assemblée nationale sur "le suivi de la crise sanitaire". "Les prochaines semaines vont être très difficiles" mais "nous sommes à un tournant", grâce à la campagne vaccinale. "Dehors gros dégâts, dedans (à l'Assemblée) petit débat", a fustigé Jean-Jacques Gaultier (LR), à l'unisson des oppositions qui ont dénoncé le manque de "transparence" du gouvernement. 

Face à la saturation des services hospitaliers, une partie du monde médical gronde. Des épidémiologistes et médecins réclament un confinement strict dans les zones où l'épidémie flambe, comme en Ile-de-France. La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a proposé mercredi d'avancer de deux semaines les vacances de printemps pour enrayer la progression du Covid-19, quand la maire de Paris Anne Hidalgo préfère comme "alternative" l'accélération de la vaccination des enseignants. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, une "majorité de Français" considère que les mesures annoncées par le gouvernement jeudi ne sont "pas cohérentes" (74% des personnes interrogées) et "pas efficaces pour lutter contre l'épidémie" (73%).

Pas plus de six personnes rassemblées en extérieur

Les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire, afin de tenter de freiner la propagation du virus du Covid-19, a signifié mercredi soir à l'AFP le ministère de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il a demandé aux préfets des 16 départements déjà soumis aux restrictions une application "stricte" de cette interdiction, a indiqué son entourage. Il a été demandé aux forces de l'ordre de faire preuve de "discernement et de bon sens", a-t-on ajouté, en précisant que "les forces de l'ordre verbaliseront les faits caractérisés d'abus de la règle".

Ces mesures, qui sont la déclinaison du décret du 19 mars publié après les annonces du Premier ministre Jean Castex, ne s'appliquent pas pour les manifestations déclarées ainsi que dans certains autres cas (familles nombreuses, sport en extérieur, etc.). Si les mesures gouvernementales "sont pleinement appliquées, elles auront un effet sur l'incidence dans notre pays" du virus et sur le niveau d'occupation des places en réanimation, a défendu Gabriel Attal.

Pfizer a commencé à tester son vaccin contre le Covid-19 chez les jeunes enfants

Pfizer a déclaré jeudi avoir commencé les essais cliniques de son vaccin contre le Covid-19 chez les enfants âgés de moins de 11 ans, disant espérer qu'il soit disponible pour eux début 2022. "Nous avons administré les premières doses chez des enfants (...) afin d'évaluer la sûreté, la façon dont il est toléré, et l'immunogénicité du vaccin (...) pour prévenir le Covid-19 chez les enfants de 6 mois à 11 ans", a confirmé l'entreprise américaine. L'immunogénicité est la capacité à déclencher une réaction immunitaire.

Trois dosages différents seront étudiés dans un premier temps, selon les détails de l'essai clinique publiés en ligne. "Nous espérons que le vaccin pourra être disponible pour ces enfants les plus jeunes d'ici début 2022", a ajouté Pfizer. 

L'Allemagne va placer la France en zone rouge 

L'Allemagne va classer la France en zone à haut risque face à la pandémie de Covid-19, ce qui devrait entraîner des restrictions à l'entrée sur son territoire, a indiqué jeudi soir Angela Merkel. Une démarche que pourrait également faire le Royaume-Uni prochainement, a déclaré le Premier ministre Boris Johnson.

L'UE veut réfréner la fuite des vaccins, le retard pris dans son calendrier pourrait lui coûter 123 milliards

L'UE a décidé mercredi de placer sous haute surveillance les exportations de vaccins anti-Covid produits sur son sol, afin d'empêcher la fuite vers d'autres pays des doses nécessaires aux Européens. Si le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde contre des "blocus arbitraires", son gouvernement s'efforce de calmer les tensions : dans un communiqué commun, Londres et Bruxelles ont assuré travailler à "des mesures spécifiques" pour trouver une "solution mutuellement bénéfique".

Le retard pris par l'Union européenne sur son calendrier vaccinal est désormais de sept semaines contre cinq début février et pourrait coûter aux Vingt-Sept 123 milliards d'euros en 2021, selon un calcul rendu public jeudi par l'assureur-crédit Euler Hermes. L'UE s'est fixé pour objectif de vacciner 70% de la population d'ici la fin de l'été contre le Covid-19. Mais l'accélération du rythme des vaccinations, nécessaire pour y parvenir, est notamment entravée par les retards de livraison du vaccin du suédo-britannique AstraZeneca.

AstraZeneca assure que son vaccin est efficace à "76%"

Le vaccin contre le Covid-19 d'AstraZeneca est efficace à 76% contre les cas symptomatiques, a annoncé jeudi le laboratoire suédo-britannique, après une mise à jour de ses données issues d'un essai clinique aux Etats-Unis, au Pérou, et au Chili. AstraZeneca s'était engagé mardi à fournir sous 48 heures des données récentes au régulateur américain supervisant les essais cliniques, qui avait critiqué des données potentiellement "obsolètes" sur son vaccin anti-Covid, annoncé alors efficace à 79% pour prévenir les cas symptomatiques.