Extension du couvre-feu, situation épidémique : ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'extension du couvre-feu à 38 départements.
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé l'extension du couvre-feu à 38 départements. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Jean Castex a annoncé l'extension du couvre-feu à 38 départements pour six semaines, à compter de vendredi minuit. Près de 46 millions de Français vont désormais être concernés par cette mesure. "La situation est grave, la deuxième vague est là", a prévenu le Premier ministre. 
L'ESSENTIEL

Le gouvernement serre considérablement la vis. Face à la progression de la pandémie de coronavirus, Jean Castex a annoncé jeudi l'extension du couvre-feu à 38 départements supplémentaires. Cette mesure, déjà en vigueur dans neuf métropoles, entrera en vigueur pour les territoires concernés à partir de vendredi minuit. Au total, 46 millions de Français vont devoir vivre sous le régime du couvre-feu. 

"La situation est grave, la deuxième vague est là", a déploré le Premier ministre, qui a prévenu que le "mois de novembre sera éprouvant". Voici ce qu'il faut retenir des annonces du gouvernement. 

Extension du couvre-feu pour 38 départements 

Comme annoncé par Europe 1, le gouvernement a décidé d'étendre le couvre-feu à 38 départements supplémentaires (voir la liste ci-dessous). Cette mesure s'appliquera à partir de vendredi minuit, de 21h à 6h, pour une durée de six semaines. Les habitants de ces départements devront se munir d'une attestation, et seulement dans des cas limités (activité professionnelle, urgence de santé...) qui s'appliquaient déjà dans les grandes métropoles comme Paris, Lille ou Lyon. 

Le couvre-feu a également été étendu à l'ensemble des départements dont jusqu'ici seules les grandes villes étaient concernées. Au total, 54 départements et un territoire d'outre-mer seront soumis à la règle du couvre-feu, soit 46 millions de Français. "Le recours au télétravail a été vivement encouragé", a précisé Jean Castex.

La liste des 54 départements sous couvre-feu

Les 38 départements supplémentaires (+ un territoire d'Outre-mer) : Ain, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ardennes, Ariège, Aube, Aveyron, Bas-Rhin, Calvados, Corse du Sud, Côte d’Or, Drôme, Gard, Haute-Corse, Haute-Loire, Haute-Savoie, Haute-Vienne, Hautes-Alpes, Hautes-Pyrénées, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Jura, Loiret, Lozère, Maine-et-Loire, Marne, Meurthe-et-Moselle, Oise, Pas-de-Calais, Puy-de-Dôme, Pyrénées-Atlantiques, Pyrénées-Orientales, Saône-et-Loire, Savoie, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var, Vaucluse, Polynésie.

Les 16 départements où le couvre-feu est étendu : Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Essonne, Yvelines, Val-d’Oise, Seine-et-Marne, Isère, Nord, Rhône, Seine-Maritime, Bouches-du-Rhône, Hérault, Loire, Haute-Garonne.

"Des mesures beaucoup plus dures" si l'épidémie n'est pas jugulée

Le gouvernement a clairement mis en garde la population. Si l'épidémie n'est pas jugulée, "des mesures beaucoup plus dures" pourront être prises par les autorités. "En fonction des résultats, nous réévaluerons le dispositif pour éventuellement le durcir avec pour priorité absolue de sauver des vies et de protéger les plus vulnérables", a assuré le Premier ministre. 

"La situation est grave" sur le front sanitaire 

Le gouvernement a également fait un point sur la situation sanitaire. Et le Premier ministre n'a pas pris de gants : "la deuxième vague est là, nous observons une progression importante de l'épidémie dans tous les pays d'Europe. La situation est grave, elle est grave en Europe et grave en France". Jean Castex s'est alarmé de la forte progression de la pandémie, avec "un doublement du nombre de cas en 15 jours". "Toutes les tranches d'âge sont touchées", a-t-il précisé. 

Le Premier ministre a également déploré la hausse des patients admis en réanimation. 284 nouveaux cas graves ont été enregistrés mercredi, soit 2.239 patients en réanimation pour une capacité nationale de 5.800 lits. Trois régions, l'Auvergne-Rhône-Alpes, PACA et l'Île-de-France, sont particulièrement touchés, avec plus de 50% des lits de réanimation occupés par des patients Covid-19. 

"Le mois de novembre sera éprouvant" 

Jean Castex a également prévenu que les prochaines semaines seront difficiles. "Les services hospitaliers vont être mis à rude épreuve, et le nombre de morts va continuer à augmenter. Le mois de novembre sera éprouvant", a-t-il mis en garde. "Les nouveaux cas d'aujourd'hui sont les malades hospitalisés de demain et malheureusement parfois les morts d'après-demain".

Un appel à télécharger l'application "TousAntiCovid"

Le gouvernement a également lancé un appel à télécharger l'application "TousAntiCovid". L'application de traçage de contact StopCovid, controversée et très peu utilisée depuis sa sortie le 2 juin, est en effet relancée dès jeudi sous une nouvelle forme et un nouveau nom. 

"Nous avons besoin de vous, (...) téléchargez-la !" a lancé le secrétaire d'Etat au numérique Cédric O, parce qu'elle "n'est utile que si nous sommes très nombreux à le faire". TousAntiCovid sera désormais référencée dans toute la communication officielle comme un geste barrière supplémentaire contre l'épidémie. Le Premier ministre Jean Castex a indiqué l'avoir téléchargée alors qu'il ne l'avait pas fait pour sa précédente version. Lisez ici notre décryptage sur cette nouvelle version de l'application. 

Plus de 32.000 contrôles et 4.700 verbalisations pour non-respect du couvre-feu

Les forces de l'ordre ont effectué depuis samedi dernier "32.033 contrôles et prononcé 4.777 verbalisations pour non respect du couvre-feu", a également détaillé Jean Castex. L’amende pour non-respect de ces règles sera de 135 euros, et en cas de double récidive de 3.750 euros d’amende et de six mois d’emprisonnement. 

Les mesures d'aide économique étendues, un coup de pouce pour le secteur culturel

Face à l'extension des restrictions, Jean Castex a annoncé l'extension des mesures d'aide économique à tous les départements sous couvre-feu. Il a notamment cité le fonds de solidarité, les exonérations de cotisations sociales et le prolongement de prêts garantis par l'Etat.

Roselyne Bachelot a également dévoilé des aides spécifiques pour le secteur de la culture, fortement touché par la pandémie. 115 millions d'euros d'aides au total vont être débloqués pour le cinéma (30 millions d'euros) et le spectacle vivant (85 millions d'euros).