La contamination au COVID-19 est possible par le biais d'une personne décédée récemment. 1:47
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Marion Gauthier édité par Olfa Ayed
La question des obsèques a été revue par le Haut Conseil de Santé Publique, qui a assoupli les règles de mise en bière. Désormais, les proches peuvent voir le visage du défunt, ce qui présente un risque de contamination pour les professionnels, explique au micro d'Europe 1 Florence Fresse, déléguée générale de la Fédération. 

La porte-parole du ministère de l’Intérieur s’est exprimée vendredi soir sur la délicate questions des obsèques en pleine crise sanitaire liée au nouveau coronavirus. Les cérémonies sont toujours très réduites (moins de 20 personnes, qui doivent respecter les mesures barrières) mais les proches peuvent désormais voir le visage du défunt. Le Haut Conseil de Santé Publique a en effet assoupli les règles de la mise en bière, suscitant l'incompréhension des professionnels du secteur.

Une évolution dans la procédure

"Un corps mort récemment est une probabilité de contamination, notamment par les sécrétions, tout ce qui est autour de la sphère buccale, ORL (...) Le principe de précaution prévaut", explique Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Tenon à Paris. Ainsi, dès le début de l’épidémie, les mises en bière pour les défunts du Covid-19 se sont faites de manière immédiates : les familles ne voyaient que leur cercueil, fermé.

Mais depuis, le Haut Conseil de Santé Publique a donc changé d'avis, estimant que les "voies de transmission" du virus sont "réduites". Une évolution que comprend Gilles Pialoux : "Il y a les procédures d’hygiène et l’application de ces procédures dans une dimension humaine". Mais les professionnels, eux, tirent la sonnette d'alarme. 

Prises de risques "incompréhensibles" pour les professionnels

Une fois la mort constatée, le corps est placé dans une housse, qui est désinfectée puis rouverte sur 5 à 10 centimètres en chambre mortuaire, devant les proches. La toilette funéraire doit à nouveau être effectuée. Des prises de risques incompréhensibles pour la Fédération française des pompes funèbres. "Ce qu’on nous demande en fait c’est de déplacer le défunt malade d’un endroit à l’autre, c’est-à-dire qu’on va déplacer la contamination", réagit Florence Fresse, déléguée générale de la Fédération.

Il faut évidemment équiper ces familles en masques, lunettes, blouses ou gants. Mais la déléguée générale de la Fédération, craint le manque de protection, et ce même si les opérateurs funéraires sont passés prioritaires pour l’obtention de matériel.