Coronavirus : il y a un "rapport bénéfice-risque en faveur de la chloroquine", affirme Jean-Christophe Rufin

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Ugo Pascolo , modifié à
Le médecin Jean-Christophe Rufin ne comprend pas pourquoi la France n'autorise pas l'utilisation de la chloroquine contre le coronavirus. Invité du "Grand journal du soir" d'Europe 1, il revient également sur la personnalité du controversé professeur Didier Raoult.   
INTERVIEW

Il ne comprend pas pourquoi elle n'est pas utilisée pour lutter contre le coronavirus. Invité du "Grand Journal du soir" d'Europe 1 vendredi, l'académicien et médecin Jean-Christophe Rufin, est revenu sur la polémique autour de l'hydroxychloroquine. Une molécule dérivée de la chloroquine habituellement utilisée contre le paludisme, qui pourrait agir contre le coronavirus d'après le professeur Didier Raoult. Même si son effet est encore controversé, "il y a un rapport bénéfice-risque tout à fait en faveur" de ce traitement, affirme Jean-Christophe Rufin.  

"N'importe quel généraliste est en mesure" de la prescrire

"Je n'arrive pas à comprendre qu'on ne donne pas aux généralistes les moyens de se servir de cette molécule", explique Jean-Christophe Rufin. "Ayant beaucoup voyagé, j'en ai pris pendant des années, et effectivement il faut prendre certaines précautions avant de la prescrire, mais n'importe quel généraliste est en mesure de le faire." Déplorant que ces derniers soient aujourd'hui "complètement démunis" face à leurs patients, il espère que cette interdiction ne traduit pas "une sombre histoire de laboratoires, ou de rivalités personnelles". 

Didier Raoult, un homme "intellectuellement très avancé sur les maladies infectieuses"

Concernant le principal défenseur d'un traitement à base d’hydroxychloroquine, le professeur Didier Raoult, Jean-Christophe Rufin dresse le portrait d'un homme très avancé "intellectuellement sur les maladies infectieuses, qui a fait faire un bond" dans le domaine. "Je l'ai rencontré à Dakar il y 10 ans, et il m'a impressionné. Il ne ressemblait pas encore à un druide, mais il était déjà très clivant dans ses idées." Penchant en faveur du directeur de l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée, le médecin et écrivain estime néanmoins que la molécule est "l'arbre qui cache la forêt" : "Didier Raoult a montré, et c'est ce vers quoi l'on va, que la véritable prise en charge d'une épidémie, ce sont les tests, idéalement sur les malades."