Coronavirus : faute de touristes, Montmartre retrouve sa vie de quartier

Montmartre coronavirus
Sur la butte Montmartre, désertée par les touristes, les habitants apprennent à redécouvrir leur quartier. © Christophe ARCHAMBAULT / AFP
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Nicolas Feldmann, édité par Pauline Rouquette
La fermeture des frontières, liée au coronavirus, porte un coup au tourisme, notamment à Paris où des millions de touristes se rendent chaque année. Un phénomène aux conséquences désastreuses pour les professionnels du secteur, mais qui n'est pas sans déplaire aux habitants de certains quartiers, comme à Montmartre. Sur la Butte, les riverains profitent de ce moment de répit, et retrouvent une véritable vie de quartier.
REPORTAGE

À quoi ressemble un site touristique vidé de ses visiteurs ? En temps normal, Montmartre, la plus célèbre des buttes parisiennes accueille chaque année 12 millions de touristes. Mais avec les frontières fermées, mais aussi les restaurants, les bars et les cafés, tout (ou presque) est à l’arrêt. Les conséquences sont désastreuses pour les professionnels du tourisme, mais c’est une toute autre histoire pour les riverains qui, eux, apprennent à redécouvrir leur quartier.

"C'est un moment à part, il faut en profiter"

"On entend les oiseaux c’est une parenthèse qui n'est pas désagréable", exprime Catherine. Pour elle, il y a de quoi être dépaysé. Depuis plusieurs semaines, son quartier retrouve son charme d'antan. Celui d'un petit village niché sur les hauteurs de la capitale. "C'est un moment à part, il faut en profiter".

Profiter des petites rues pavées vidées de ses touristes, profiter des grands escaliers dégagés. Tout cela, sous le soleil. Pour Grégory, cette redécouverte doit se faire un verre à la main. "J'habite le quartier et comme c'est très touristique, je ne viens jamais sauf pour courir", raconte-t-il à Europe 1. "Là, le fait de pouvoir me balader, c'est très agréable : découvrir des bâtisses, des choses qu'on ne voyait plus avant..."

"C'est des difficultés financières pour nous"

Des "choses" comme le commerce de bouche de Bianca, habituellement noyé dans le flot d'une rue passante, entre les toiles de peintres et les boutiques de souvenirs. "On a rouvert un peu avant le déconfinement, on est maintenant un lieu de rendez-vous du quartier", explique-t-elle. "On a hâte que les touristes reviennent, mais on est assez content de la nouvelle clientèle : on ne les aurait jamais eu sans ça".

Un peu plus haut, la célèbre Place du Tertre retrouve, elle aussi, sa vie de quartier, et Covid-19 oblige, les peintres qui exposent dans la rue sont en effectif réduit. "C'est des difficultés financières pour nous, mais on a des gens du quartier qui viennent nous parler, on n'a jamais eu ça avant", raconte Gilles, installant son chevalet.

Vendredi soir, comme les autres soirs, la quiétude de la journée a laissé place à une ambiance plus festive avec ces petits groupes rassemblés pour profiter d’une vue imprenable sur la capitale.