Coronavirus Test PCR 1:30
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Eve Roger, édité par Jonathan Grelier , modifié à
La France a enregistré jeudi plus de 30.000 nouveaux cas de Covid-19 en 24 heures, un niveau qui ne lui permet plus de tracer efficacement les malades. L'instauration d'un couvre-feu, qui entre en vigueur ce vendredi à minuit dans les zones concernées, vise à réduire le nombre de cas journaliers supplémentaires à environ 5.000.
DÉCRYPTAGE

Le couvre-feu permettra-t-il à la France de tracer de nouveau ses malades efficacement ? C'est en tout cas l'un des objectifs de cette mesure annoncée mercredi par le président de la République Emmanuel Macron, qui entre en vigueur ce vendredi soir, à minuit, dans plusieurs métropoles de l'Hexagone. Car avec plus de 30.600 nouveaux cas enregistrés jeudi en 24 heures par Santé publique France, le traçage des malades est rendu impossible en France.

Un nombre trop important d'appels

Dans la situation actuelle, les agents de l'Assurance maladie ne sont pas suffisamment nombreux pour remonter toutes les chaînes de contamination, c'est-à-dire d'appeler tous les cas contacts de chaque personne contaminée par le SARS-CoV-2. Cela représenterait environ 110.000 appels par jour. Et il ne suffit pas d'appeler, il faut surtout le faire suffisamment tôt pour que les personnes de l'entourage d'un malade s'isolent, sinon cela n'a aucune utilité.

75% des cas identifiés sont reliés à aucun cas connu

Selon Santé publique France, 75% des cas identifiés sont désormais reliés à aucun cas connu. En outre, chaque malade identifié ne donne les coordonnées que de trois cas contacts environ (2,8 exactement). C'est peu et cela signifie que certains porteurs du virus passent sous les radars.

Contrairement à ce qu'affirmait Emmanuel Macron mercredi soir, le contrôle de l'épidémie semble pour le moment bel et bien perdu. D'où l'instauration du couvre-feu, pour reprendre la main sur la circulation du virus. Il faudra faire passer le nombre de cas journaliers de 30.000, comme c'est le cas aujourd'hui, à 5.000 environ. Tous les épidémiologistes s'accordent pour dire qu'au-delà de 5.000, tracer l'évolution d'une épidémie relève de la mission impossible.