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Pauline Jacot, édité par Laetitia Drevet
Très sollicités tout au long de la crise sanitaire, les soignants se remettent à peine de ce moment d'activité intense. "Beaucoup de personnes, psychologiquement, n’accepteraient pas de se retrouver à refaire ce qu’ils ont déjà fait", avertit Benjamin Rossi, médecin infectiologue, au micro d’Europe 1.

Alors que le nombre de cas de Covid-19 repart à la hausse en France, une question reste en suspens : les soignants sont-ils prêts à affronter une deuxième vague ? "Beaucoup de personnes, psychologiquement, n’accepteraient pas de se retrouver à refaire ce qu’ils ont déjà fait", répond le docteur Benjamin Rossi, médecin infectiologue à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois, au micro d’Europe 1.

Des arrêts maladie longue durée

Certains soignants commencent à poser des arrêts maladie longue durée. Les équipes ont été extrêmement sollicitées pendant la crise et sont encore aujourd'hui épuisées. "Elles reprennent le travail avec trois à quatre mois de retard sur leur travail habituel. Toutes les consultations qui avaient été bloquées, il faut les replacer, avec un planning de consultation déjà plein jusqu’au mois de janvier", explique le Dr Rossi. "Il y a eu une espèce d’adrénaline pendant la crise : personne ne dormait, tout le monde travaillait. Là, les gens sont vraiment fatigués."

Même constat de la part du docteur Yannck Gottwales, chef des urgences de Colmar. Il y a aujourd'hui, dit-il, des signes inédits de nervosité et d'irritabilité au sein du personnel. "Maintenant, on arrive dans une situation où il faut un break", tranche le médecin. "On espère que l’accalmie va être suffisante pour que tout le personnel puisse faire ses rotations et prendre les congés prévus en été."

Cet été, 50 % des effectifs sont mobilisés. S’il y a multiplication des cas, confie une cheffe de service d'un hôpital parisien, "je devrais rentrer de vacances et retourner travailler".