Police Commissariat 1:28
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Marion Dubreuil, édité par
Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, jeudi, après l'organisation d'un pot de départ au commissariat d'Aubervilliers, la semaine dernière. S'ils concèdent une "bêtise", les syndicats minimisent l'impact de cet événement, qui pourrait néanmoins donner lieu à des sanctions administratives. 

Le commissariat d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, se retrouve au cœur d'une polémique. En cause : un pot de départ où les règles de distanciation sociale n'ont pas été respectées, vendredi 22 janvier. Les images, révélées par le média en ligne Loopsider, mercredi soir, sont très rapidement devenues virales. Et dès la publication de ces images, la préfecture de police de Paris a promis des sanctions administratives. Car depuis le début de la crise sanitaire du coronavirus, les consignes sont claires : les pots sont interdits dans les commissariats.

30 personnes jusqu'à 3 heures du matin

La semaine dernière, la commissaire d'Aubervilliers a autorisé un écart pour marquer le coup avant le départ d'une lieutenante dans le respect des gestes barrières, en petit comité. Cependant, la soirée s'est prolongée à 30 personnes jusqu'à 3 heures du matin, sans masque ni distanciation physique. Les sanctions pourraient êtres sévères, un avertissement ou un blâme.

"Bien sûr que c'est une bêtise de s'être réunis alors que nous sommes en pleine crise sanitaire et que nous ne sommes pas à l'abri de transmettre le virus à tous les collègues", concède Denis Jacob, secrétaire général d'Alternative Police, qui plaide pour un simple rappel des consignes. "Ce pot de départ ne s'effectuait pas dans un espace public mais dans une salle de repos", rappelle-t-il.

Pas de cluster ?

Erwan Guermeur, secrétaire départemental du syndicat policier Unité SGP-Police FO, en Seine-Saint-Denis, estime quant à lui que "si les images peuvent choquer, ce n’est pas un pot de départ qui va provoquer un cluster. Ce sont les conditions de travail au quotidien des policiers qui peuvent jouer sur la propagation du virus. Les commissariats sont exigus et les fonctionnaires patrouillent à trois ou quatre par voiture. Si on voulait vraiment respecter les gestes barrières, il faudrait fermer un commissariat sur deux."

Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête judiciaire confiée à l'IGPN, la "police des polices", pour mise en danger de la vie d'autrui et non-respect du couvre-feu. Comme l'explique une source judiciaire à Europe 1, s'il est autorisé de quitter son travail après 18 heures, encore faut-il pouvoir justifier que c'était pour des raisons professionnelles.