En raison du risque de propagation du coronavirus, de nombreuses écoles resteront vides lundi 11 mai (photo d'illustration) 1:36
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Maximilien Carlier, édité par Ariel Guez
À quelques jours du déconfinement progressif en France, 36 communes de l'agglomération Lens-Liévin, dans le Pas-de-Calais, ont annoncé qu'elles n'ouvriraient pas les écoles lundi 11 mai. "On veut mettre les enfants à l'école dans de bonnes conditions et pas n'importe comment", justifie au micro d'Europe 1 le maire de Lens.

La "majorité des écoles" maternelles et primaires rouvrira le 11 mai, date du début du déconfinement progressif dans l'Éducation nationale, a affirmé Jean-Michel Blanquer dans une interview au Figaro samedi. Mais dans les 36 communes de l'Agglomération Lens-Liévin dans le Pas-de-Calais, les portes des 180 écoles resteront toutes closes. Malgré les consignes du gouvernement et le protocole sanitaire dévoilé vendredi, ces maires du bassin minier ne veulent pas rouvrir les écoles, qui accueillent 26.000 élèves en temps normal.

"On ne peut pas pousser les murs !"

"Aller à l'école, ça doit d'abord être une notion de plaisir, de bonheur, de bien-être", justifie Christian Pedowski, maire de Sallaumines, qui affirme qu'aujourd'hui, "c'est plus un sentiment de peur pour les parents, qui se transmet également aux enfants". Dans cette commune, seulement 10 % des parents envisageaient un retour à l'école de leurs enfants. Trop peu pour le maire, qui avait la crainte, comme d'autres élus de l'agglomération, de manquer de matériel sanitaire pour désinfecter les classes. 

"On ne peut pas pousser les murs ! On n'a pas de salle de sport ou de salle polyvalente à proximité de chaque école qui permette, là aussi, d'avoir des petits groupes", souligne le maire de Lens, Sylvain Robert, au micro d'Europe 1.

Comment faire respecter la distanciation ? Comment trouver des lieux adaptés ? Beaucoup de questions, qui, à dix jours de la rentrée, restent sans réponses pour les élus locaux. Ils justifient également leur décision par le manque d'agents municipaux. "On est dans un territoire où les communes ne sont pas les plus riches de France. On n'a pas les moyens humains que certains maires peuvent mobiliser", explique Sylvain Robert. 

"On est bien conscients que la difficulté est de mettre les enfants à l'école, mais on veut les mettre dans de bonnes conditions et pas n'importe comment", conclut le maire de Lens, qui préfère, comme beaucoup d'autres élus locaux, suivre les préconisations du conseil scientifique. Celui-ci recommandait une rentrée scolaire en septembre.