christophe Bouillon THOMAS SAMSON AFP 2:40
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Séverine Mermilliod , modifié à
Christophe Bouillon, député PS de Seine-Maritime et président de l'association des maires de petites villes, était l'invité d'Europe 1 pour parler de la réouverture des écoles le 11 mai. Il dénonce un flou complet et estime que "le gouvernement est en train de transformer un casse-tête pour lui en casse-tête pour les maires".
INTERVIEW

Alors que de nombreux parents hésitent encore à envoyer leur enfant à l'école à partir du 11 mai, les maires, qui ont la responsabilité de la "toute petite enfance", s'inquiètent aussi de la mise en œuvre de cette réouverture en pleine épidémie de Covid-19. Christophe Bouillon, député PS de Seine-Maritime et président de l'association des maires de petites villes, a dénoncé la stratégie gouvernementale, samedi matin sur Europe 1.

"Plus il y aura d'enfants, plus ce sera compliqué"

Christophe Bouillon se dit dans le flou complet et estime que "le gouvernement est en train de transformer un casse-tête pour lui en casse-tête pour les maires". D'ailleurs, le député assure connaître "beaucoup de maires qui croisent les doigts pour que les parents n'amènent pas leurs enfants à l’école", car "plus il y aura d'enfants, plus ce sera compliqué" de faire respecter des règles sanitaires.

Selon lui, même animé de "la meilleure volonté du monde, on bute sur la réalité. Faire respecter des gestes barrières ou de distance à des jeunes enfants, c’est parfois difficile". Il pointe notamment du doigt les classes surchargées ou ayant des problèmes d'espace, la cantine, sans compter le ramassage scolaire à la sortie de l'école.

"L'Education nationale n'est pas une garderie"

"On est en train de transformer l’Education nationale en grande garderie nationale", ajoute Christophe Bouillon, qui demande aussi aux parents d'être "indulgents" vis-à-vis des maires, qui font "leur maximum pour trouver des solutions" de protection du personnel et des enfants.

Les maires devraient être fixés la semaine prochaine sur un cadre général d'application de la réouverture, mais à deux semaines du fameux 11 mai, le président de l'association des maires de petites villes juge que le délai est trop court. Mobiliser des moyens humains, ouvrir une cantine, relancer le ramassage scolaire sans savoir le nombre d'enfants dans les bus relève pour lui d'un véritable casse-tête. "Plus la ville est importante, plus les maires se disent qu’il est impossible pour eux d’apporter toutes les garanties."

S'il assure comprendre les raisons économiques qui ont poussé à la réouverture, il rappelle que "l'Education nationale n'est pas une garderie". "Quand on fixe un objectif de cette nature, la moindre des choses c’est de le préparer bien en amont, et notamment avec les municipalités", conclut-il.