La reprise du trafic répondra à des conditions très strictes (photo d'illustration). 1:27
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Aurélien Fleurot, édité par Ariel Guez , modifié à
Lundi, les métros, bus et RER vont être de nouveau accessibles aux voyageurs, mais sous certaines conditions, très strictes. Masques obligatoires, barrages filtrants à l'entrée des gares et attestations employeurs demandées seulement aux heures de pointes : Europe 1 fait le point sur la situation des transports franciliens à 48 heures du début du déconfinement. 

Plus que deux jours avant le début du déconfinement ! Et les transports en commun dans les grandes villes figurent parmi les principaux enjeux de sa réussite. Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'État aux Transports, a dévoilé vendredi les différents détails du plan de reprise. Côté circulation, 50 % des trains seront présents sur le réseau SNCF en moyenne, avec une très grande majorité de TER que de TGV. Si les masques seront obligatoires partout, la vigilance sera particulièrement portée sur l'Île-de-France, région où l'ensemble des départements sont classés "rouges" et où le coronavirus circule activement.

Des stations fermées en fonction de l'évolution de la situation

Pour réguler les flux à la RATP, où tout le trafic ne sera pas assuré, 60 des 302 stations de métro resteront fermées comme celle de République où se croisent cinq lignes et dont les couloirs sont trop étroits pour réussir la distanciation physique. Sur tous les réseaux, l'adaptation se fera en temps réel, explique Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF.

"Il y a une part d'inconnu dans cette affaire. On ne sait pas encore exactement comment les flux vont arriver, à quelle heure et comment. Donc il faut observer ce qu'il se passe, réagir et s'adapter", développe Jean-Pierre Farandou. "Nous allons mettre en place un outil, un PC voyageurs spécial déconfinement et chaque jour, en fonction de la manière dont ça s'est passé le matin, on s'ajustera".

Des barrages filtrants

Partout où cela sera nécessaire, des stations ou des gares pourront donc être fermées. Toujours dans cet objectif d'éviter une trop forte affluence, des filtrages seront mis en place. 20.000 représentants des forces de l'ordre seront mobilisés, ainsi que des agents de sûreté RATP et SNCF et des prestataires embauchés pour l'occasion.

"Nous allons sécuriser et filtrer les gares qui sont les plus fréquentées et qui représentent environ 70 % des flux", expliqué Jean-Baptiste Djebbari". Le but est de "s'assurer que les personnes qui entrent dans les systèmes de transport sont bien munies, évidemment, du masque de protection et aux heures de pointe de l'attestation obligatoire", justifie-t-il.

L'attestation ne sera demandée qu'en semaine et aux heures de pointe

Car les attestations employeurs ne seront contrôlées que du lundi au vendredi et aux heures de pointe, de manière à ce que les salariés soient prioritaires dans l'accès aux transports en commun, a annoncé Valérie Pécresse. La présidente de la région Île-de-France a aussi indiqué qu'une "tolérance sera demandée pendant les premiers jours du déconfinement afin de permettre aux employeurs de fournir les attestations voulues".  

Des nettoyages réguliers

Enfin, le retour des transports en commun ne pourra pas passer par un nettoyage régulier des rames et des gares. "C'est devenu un sujet stratégique", reconnaît Catherine Guillouard, la PDG de la RATP. Et la Régie a investi dans le domaine, puisque pendant la période de confinement, "les effectifs ont été augmentés de 30 %", indique sa PDG. "On a multiplié par deux les nettoyages sur les métros, les RER, les stations et les gares routières. On en a profité pour se révolutionner", explique-t-elle, affirmant que dès le 11 mai, la RATP assurera un "système de nébulisation des bus qui aura lieu toutes les nuits".