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Victor Dhollande, édité par Thibaud Le Meneec, avec AFP
Claire Loupiac, la veuve d'un urgentiste mort du Covid-19 en avril, a porté plainte contre X pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui". Elle explique sur Europe 1 vouloir que les personnes qui ont laissé l'hôpital de Lons-le-Saunier "non préparé" soient jugées et "que cette crise soit la dernière".

L'épouse d'un médecin urgentiste de l'hôpital de Lons-le-Saunier, le docteur Éric Loupiac, décédé du Covid-19 en avril, a porté plainte contre X pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui". "Une enquête préliminaire sera ouverte dans les jours qui viennent", a déclaré mardi à l'AFP le procureur de la République de Lons-le-Saunier, Lionel Pascal, destinataire lundi de la plainte de Claire Loupiac. Cette veuve explique sur Europe 1 vouloir porter plainte pour que les dysfonctionnements signalés en vain par son mari ne se reproduisent plus.

"Mon mari a travaillé dans un hôpital non préparé. Il savait quand il a pris sa garde qu'il courait un risque", accuse Claire Loupiac, dont le mari Éric avait pointé à plusieurs reprises le manque de préparation des hôpitaux français face à la crise du coronavirus. "On n'a pas suivi ses recommandations", dénonce-t-elle, trois mois et demi après la mort de son époux, qui était délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura.

Des recommandations "pas suivies"

Dans le détail, Claire Loupiac reproche "un manque de précaution au niveau de l'hôpital, un manque de masques, dont les FFP2, un manque de tests et une mauvaise préparation de l'hôpital avec un tri des malades à l'intérieur de l'établissement" au lieu d'un tri à l'extérieur. "Toutes ces recommandations préventives, mon mari les avait faites auprès de la direction de l'hôpital et de l'ARS. Jamais ça n'a été suivi."

C'est la raison pour laquelle la veuve souhaite "que ces personnes qui ont laissé un hôpital dans ces conditions-là soient jugées". Au-delà de la mort de son mari, Claire Loupiac "[veut] que cette crise soit la dernière" : "Il n'est pas possible qu'une chose pareil se passe en France en 2020."

La réponse de l'hôpital

Tout en faisant part de sa "sollicitude" à l'égard de la famille du médecin, la direction du centre hospitalier de Lons-le-Saunier (CHIJS) a assuré pour sa part dans un communiqué qu'elle avait organisé "dès février", avec ses équipes, "l'achat, la diffusion de matériels de protection, la formation des personnels aux gestes barrières ainsi que la mise en place d'une filière dédiée aux patients 'suspects Covid' depuis leur arrivée aux urgences jusqu'à leur hospitalisation".