Carnaval à Marseille : quatre hommes condamnés en comparution immédiate

Des milliers de jeunes - 6.500 selon la police - se sont réunis dimanche après-midi pour un carnaval où la grande majorité ne portaient pas de masque et ne respectaient pas les distanciations sociales.
Des milliers de jeunes - 6.500 selon la police - se sont réunis dimanche après-midi pour un carnaval où la grande majorité ne portaient pas de masque et ne respectaient pas les distanciations sociales. © Capture Twitter
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avec AFP
Quatre hommes ont été condamnés mercredi en comparution immédiate pour des feux de poubelles lors d'un carnaval illégal qui a rassemblé des milliers de personnes à Marseille en pleine pandémie ce week-end. Si des carnavaliers ont raconté vivre ce moment comme un exutoire, l'événement a suscité en pleine pandémie des réactions indignées.

Trois jours après un carnaval qui a rassemblé des milliers de personnes à Marseille en pleine pandémie, quatre hommes ont été condamnés mercredi en comparution immédiate pour des feux de poubelles, des violences sur policiers ou rébellion, et un cinquième a été relaxé. "J'étais dans l'effervescence, j'avais bu toute la journée, ça faisait longtemps que je n'avais pas fait la fête", a expliqué devant la tribunal Etienne, 25 ans, qui vient de décrocher un master de géographie. Son coprévenu, Victor, 22 ans, en service civique, a comparu dans le box après une nuit passée en détention provisoire pour des feux de poubelles et le port de deux couteaux.

 

"C'est complètement inconscient de ma part d'avoir fait ça"

La présidente raconte la fin de carnaval dimanche marquée par la dispersion des fêtards par la police et débordements. Etienne porte un fuseau fuchsia, Victor est déguisé en licorne, avec l'inscription ACAB (un slogan anti-police, "All cops are bastards") sur le front. Ils sont repérés par des caméras de vidéosurveillance en train d'incendier cinq poubelles, des faits qu'ils reconnaissent. "C'est complètement inconscient de ma part d'avoir fait ça", admet Etienne, originaire de Briançon (Hautes-Alpes), finalement condamné à trois mois de prison avec sursis. Victor, originaire d'un petit village de la Creuse, a quant à lui été condamné à 90 heures de travaux d'intérêt général. Il avait déjà été condamné en 2020 aux Sables-d'Olonne pour dégradations et violences après une action sur une Zad.

Ils devront rembourser 846 euros solidairement à la métropole d'Aix-Marseille-Provence. "La petite journée d'enivrement va coûter 155.000 euros à la collectivité" si on cumule toutes les dégradations recensées, a ironisé l'avocat de la métropole Pierre Bruno. Leo, 32 ans au RSA, est quant à lui un habitué de ce carnaval de la Plaine, indépendant et militant. Il était déguisé comme d'autres en Petassou, personnage de carnaval traditionnel d'Occitanie. Il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour rébellion lors de son interpellation et refus de se soumettre aux prélèvements biologiques.

 

 

Six mois de sursis probatoire renforcé pendant deux ans

Enfin, Laurent, un Marseillais de 52 ans, a été condamné à six mois de sursis probatoire renforcé pendant deux ans, avec obligation de soin et de formation, pour avoir lancé au moins une bouteille de verre qui a atterri sur le bouclier d'un CRS. Lui avait un "profil différent", a souligné la procureure. Ex-technicien de l'aéronautique désormais au chômage, Laurent avoue être "dans une situation désastreuse", avec des problèmes d'alcoolisme qu'il croyait appartenir au passé et qui lui ont valu plusieurs condamnations pour conduite en état d'ivresse.

Juste avant eux, Marco, un Italien de 28 ans, comparaissait détenu, soupçonné d'avoir jeté des pierres en direction des CRS. Il a été relaxé. Des milliers de jeunes - 6.500 selon la police - se sont réunis dimanche après-midi pour un carnaval où la grande majorité ne portaient pas de masque et ne respectaient pas les distanciations sociales. Si des carnavaliers ont raconté vivre ce moment comme un exutoire, l'événement a suscité en pleine pandémie des réactions indignées.