Après des photos d’avions remplis, le gouvernement appelle Air France à "la vigilance". 1:27
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Mathilde Durand , modifié à
Des images d'avions bondés, sans respect des distances sanitaires et avec des passagers sans masques ont circulé sur les réseaux sociaux ce week-end. Invité lundi d'Europe 1, le secrétaire d'Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari appelle Air France à la vigilance, tout en soulignant le faible taux de remplissage des avions en cette période : de 30 à 45%. 
INTERVIEW

Ce week-end, un reportage de France 2 a interpellé en pleine épidémie de coronavirus. Il diffusait des images d'un vol Paris-Marseille bondé, sans mesure de distanciation sociale et avec des passagers qui ne portaient pas de masque. Les images ont été confirmées à Europe 1, par des personnels navigant d’Air France sous couvert d’anonymat. Les taux de remplissage des avions sont "parfois supérieurs à ce qu'ils devraient être en raison de la difficulté de les anticiper, un grand nombre de passagers ayant des réservations de longue date ne se présentant finalement pas à l'embarquement", a expliqué à l'AFP un professionnel du secteur sous couvert de l'anonymat.

Dans l'Hexagone, Air France n'assure plus actuellement qu'un vol par jour entre la capitale et trois métropoles régionales : Nice, Marseille et Toulouse. Des vols normalement réservés aux activités essentiels (travail, assistance à personnes fragiles etc.). Invité lundi d'Europe 1, Jean-Baptise Djebbari, secrétaire d'Etat aux transports, a rappelé que la très grande majorité des vols sont actuellement peu remplis. "A Air France samedi, c'était un taux de 43%, dimanche à 37%, ce qui permet largement de respecter les gestes barrières", souligne -t-il, tout en appelant Air France et les compagnies aériennes à la "vigilance".  

Des masques distribués dans les avions

"J'ai vu les images et j'ai demandé à la compagnie Air France de mettre en place les mesures nécessaires pour que cette situation ne se reproduise plus", a poursuivi le secrétaire d'Etat. 

Dans la foulée, Air France a annoncé qu'elle allait distribuer des masques aux passagers qui n'en possèdent pas déjà "dans les cas où la distanciation n'est pas possible" dans l'avion en raison de son fort taux de remplissage. "Sur la quasi-totalité de nos vols, les faibles taux de remplissage actuels permettent la mise en place d'une distanciation sociale", a précisé la compagnie dans un tweet intitulé "informations Covid-19". "Dans les cas où la distanciation n'est pas possible, nos équipages distribuent désormais à la porte de l'avion des masques aux clients qui n'en possèdent pas déjà", a-t-elle ajouté.

"On ne peut pas faire d'une image une généralité", martèle Jean-Baptiste Djebbari. "En dessous d'une cabine aux deux-tiers remplie, vous êtes en mesure de respecter un mètre de distance et j'ai demandé à Air France que dans les autres cas, très peu nombreux, la compagnie soit en mesure de prendre les mesures nécessaires. C'est-à-dire que si vous vous apercevez que vous avez 70% de la cabine remplie pour un vol en particulier, Air France est en capacité de doter les passagers de masques, pendant la période transitoire que nous connaissons", a-t-il poursuivi.

Le secrétaire d'Etat appelle Air France "à la vigilance", notamment sur les réservations, quant aux vols qui pourraient être remplis au delà des taux moyens actuels, soit entre 30 à 45%. "Les mesures sont très largement respectées quand vous prenez l'avion aujourd'hui", veut encore rassurer Jean-Baptiste Djebbari. "Dans les cas où cela ne serait pas possible, où par exemple vous avez un appareil rempli à plus de 66% alors Air France mettra en oeuvre les mesures."

Des arbitrages à venir 

"Les avions sont nettoyés avant chaque vol", rappelle enfin le secrétaire d'Etat. "Les cabines sont régulièrement désinfectées avec un virucide, l'air à bord est régulièrement renouvelé toutes les trois minutes avec des filtres, les mêmes qu'on utilise dans des blocs opératoires. Les avions sont des environnements contrôlés sur le plan sanitaire". 

Par ailleurs, le secrétaire d'Etat a indiqué travailler avec les opérateurs, les élus ainsi que les partenaires européens quant à la possibilité de légiférer sur le remplissage des avions et des trains. L'arbitrage reviendra au Premier ministre ainsi qu'au Président de la République dans les quinze prochain jours lors de la présentation du plan national de déconfinement.

"Il faudra être en mesure d'avoir les bonnes mesures de protection sanitaire", ajoute Jean-Baptiste Djebbari. "Cela passe par le nettoyage, la désinfection mais aussi par le respect des gestes barrières dans les trains, les bus, les avions, dans les gares, les aéroports. C'est tout cela que nous construisons avec les opérateurs concernés."