Rave-party en Lozère : "Nous n'étions pas en capacité de faire face à une arrivée aussi importante", reconnaît la préfète

Une rave-party a été organisée en Lozère ce week-end (photo d'illustration) 2:16
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Ariel Guez , modifié à
Au micro d'Europe 1 lundi, la préfète de Lozère Valérie Hatsch est revenue sur la rave-party qui s'est déroulée dans son département ce week-end. Elle explique que 5.000 personnes sont encore sur place et que "tous les services de l'État sont mobilisés pour encadrer cette manifestation", qui n'a pas pu être stoppée dimanche. 
INTERVIEW

Que s'est-il passé en Lozère ce week-end ? Département tranquille au nord-est de l'Occitanie, relativement épargné par l'épidémie de coronavirus jusque-là, la Lozère a vu débarquer samedi tard dans la soirée plus de 10.000 personnes pour une rave-party géante sur la commune d'Hures-la-Parade. Les fêtards se sont installés sur un terrain agricole privé. Sur leur passage, ils ont ravagé le pâturage et ont découpé les fils barbelés censés protéger les champs. Dès dimanche 8 heures, des gendarmes ont commencé à barrer l'accès pour empêcher d'autres raveurs de rejoindre la fête, et deux escadrons de gendarmerie mobile déployés par l'État sont venus en renfort.

"En tant que maire, je suis impuissant et les services de l'État, ce n'est guère mieux"

Sauf que cela n'a pas suffi à déloger les fêtards. Invitée de la matinale d'Europe 1 lundi matin, la préfète de Lozère Valérie Hatsch a fait le point sur la situation. "Cinq mille personnes sont restées cette nuit et il n'y pas eu d'incidents. Tous les services de l'État sont mobilisés pour à la fois encadrer, verbaliser et accompagner cette manifestation qui a été vécue comme très brutale par les Lozériens", a-t-elle expliqué.

Mais pourquoi l'État n'a pas délogé purement et simplement les fêtards, dès dimanche matin ? "Parce que nous avons été surpris par cette arrivée massive et nous n'étions pas en capacité de faire face à une arrivée aussi importante en très peu d'heures", répond la préfète. Au micro d'Europe 1 quelques instants plus tôt, le maire d'Hures-la-Parade, André Baret témoignait de sa faiblesse d'action. "On n'est pas contre le fait que les gens s'amusent, mais là en tant que maire, je suis impuissant et les services de l'État ce n'est guère mieux. Malheureusement, c'est comme d'habitude", regrettait-il. 

"J'ai pris un arrêté dès dimanche pour imposer le port du masque"

Avec la crainte d'une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus, ce rassemblement (interdit comme tous ceux de plus de 5.000 personnes), pose aussi de nombreuses questions d'un point de vue sanitaire. "J'ai pris un arrêté dès dimanche pour imposer le port du masque et j'ai fait livrer 15.000 masques immédiatement lorsqu'ils [les raveurs] sont arrivés ainsi que du gel hydroalcoolique", a expliqué Valérie Hatsch.

Des risques d'incendie "extrêmement importants"

"Nous avons plusieurs moyens à notre disposition, dont un dispositif de gendarmerie très étoffée. Nous verbaliserons tout ce qui pourra l’être, parce que les agriculteurs ont très mal vécu cette arrivée", prévient la préfète de Lozère. Ce sont au moins trois éleveurs, impuissants, qui ont vu leurs terrains dégradés, alors que le pays connaît une vague de chaleur importante qui pourrait avoir de fortes conséquences sur l'état des champs... mais aussi sur la sécurité de la région. "On est sur un terrain où il y a des risques d'incendie extrêmement importants", rappelle Valérie Hatsch.