Qui sont les travailleurs de "deuxième ligne" qui peuvent désormais se faire vacciner ? (photo d'illustration) 1:19
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avec AFP , modifié à
Environ 400.000 travailleurs de plus de 55 ans exerçant une vingtaine de métiers de "deuxième ligne" face à l'épidémie de Covid-19 bénéficient de créneaux dédiés à compter de ce samedi et pendant deux semaines, comme annoncé mardi par le ministère du Travail.

Après les enseignants, voici venu le tour des travailleurs de "deuxième ligne", dont les professions sont indispensables, particulièrement exposées au Covid-19 et ne pouvant être exercées en télétravail. 400.000 nouveaux Français bénéficient de créneaux réservés pour se faire vacciner, à compter de ce samedi, dans le cadre de l'accélération de la campagne d'injections. Qui est concerné exactement et comment faut-il procéder ? Mode d'emploi. 

Quelles sont les professions concernées ?

La liste diffusée mardi soir par le ministère comprend les conducteurs de bus, de ferry et de navette fluviale, les livreurs, les routiers, les chauffeurs de taxi et VTC, les contrôleurs des transports publics, les agents de nettoyage, de ramassage de déchets et de centres de tri des déchets, les agents de gardiennage et de sécurité, les caissières, employés de libre-service et vendeurs de produits alimentaires, les professionnels des pompes funèbres, les salariés des abattoirs.

Cette liste vient s'ajouter à celle déjà annoncée en fin de semaine dernière (enseignants, assistantes maternelles, forces de l'ordre notamment), qui concernait également environ 400.000 personnes.

Comment ont-elles été choisies ? 

Cette sélection a été effectuée en ajoutant des critères à la liste plus large des métiers de la deuxième ligne identifiés en mars dans un rapport de Sophie Moreau-Follenfant, dirigeante du gestionnaire du réseau à haute tension RTE, et Christine Erhel, économiste (Cnam).

Aux critères alors retenus (l'exposition aux contacts sociaux et la présence sur site pendant le premier confinement), le gouvernement a ajouté trois conditions, non cumulatives : l'exercice du métier en milieu clos, la difficulté à respecter les gestes barrières et les métiers davantage à risque identifiés par l'institut Pasteur. "Pour que cette priorisation ait un sens, il fallait une liste de métiers pas trop longue", justifie-t-on au ministère. 

Y-a-t-il d'autres critères ? 

Un seul, de taille : l'âge. Parmi les personnes exerçant les professions identifiées, seules celles âgées de plus de 55 ans sont éligibles. Une fois ce critère pris en compte, sur les 4,6 millions de travailleurs de la deuxième ligne, environ 400.000 sont considérés par le ministère comme prioritaires. "Cet accès prioritaire répond à l'impératif sanitaire de protéger les Français les plus exposés à la Covid-19", a estimé Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État chargé de la Santé au travail.

"Cette décision va enfin permettre à ces salariés de travailler avec sérénité et sécurité", s'est félicité Cyril Chabanier (CFTC), tout en jugeant que "certains salariés n'ayant pas encore 55 ans devraient pouvoir être prioritaires au vu du risque d'exposition". 

Quel sera le vaccin utilisé ? 

La vaccination se fera à l'AstraZeneca comme pour les autres 55-59 ans. Les centres qui avaient réservé des créneaux pour les enseignants ou les forces de l'ordre ce week-end sont restés cependant peu fréquentés en raison de la défiance d'une partie des Français envers l'AstraZeneca.

Comment réserver son créneau ? 

Par rapport au reste de la population âgée de plus de 55 ans, les personnes concernées bénéficient, dès ce samedi et pour deux semaines, de créneaux de réservation dédiés dans certains centres de santé. La liste des centres est disponible sur les sites des Agences régionales de santé et les rendez-vous peuvent être pris en ligne. 

Ces personnes devront se munir d'une déclaration sur l'honneur précisant qu'elles exercent l'un des métiers retenus (le ministère du Travail en propose un modèle sur son site), d'un bulletin de salaire ou d'une carte professionnelle. "Les employeurs sont invités à faciliter l’accès à la vaccination à leurs salariés qui auraient un rendez-vous sur leur temps de travail en autorisant leur absence", indique le ministère.