Plus d'un quart des fumeurs ont augmenté leurs doses quotidiennes de tabac pendant le confinement. 1:36
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Eve Roger édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Santé publique France publie mercredi une étude sur l'impact du confinement sur notre consommation de tabac et d'alcool. Selon cette enquête, environ un quart des fumeurs déclare avoir augmenté sa consommation de tabac. L'évolution des usages d'alcool semble moins défavorable.

En cette période de coronavirus, comment le confinement a-t-il affecté la consommation de tabac et d'alcool des Français ? Santé publique France a publié mercredi une étude aux résultats contrastés. Les Français ont visiblement réagi de façons très diverses à ces deux mois d'isolement forcé.

Cinq cigarettes de plus en moyenne

Plus d'un quart des fumeurs ont augmenté leurs doses quotidiennes de tabac. Pour les fumeurs quotidiens, cela représente cinq cigarettes de plus en moyenne. Les raisons sont multiples, comme l'explique Joséphine, 30 ans, au micro d'Europe 1 : "Il n'y a plus cette contrainte que l'on peut avoir au travail de devoir descendre à chaque fois", déclare-t-elle, affirmant être passée de deux cigarettes quotidiennes à dix.

"Mon compagnon a repris aussi. Ensuite l'étude est arrivée disant que le tabac pouvait nous protéger contre le coronavirus, ça nous donnait bonne conscience", conclut-elle dans un sourire. Les 20% de fumeurs qui ont réduit leur consommation invoquent comme cause principale la fermeture de nombreux bureaux de tabac.

Un quart des Français ont réduit leur consommation d'alcool

Concernant la consommation l'alcool, contre toute attente, seuls 10% des Français se sont mis à boire plus. "Ce sont plutôt les plus jeunes, les moins de 50 ans", explique Viet Nguyen Thanh, responsable de l'unité addictions de Santé publique France, dressant leur portrait-robot. "Parmi les parents d'enfants de moins de 16 ans, il y a probablement un effet de cumul : le travail, s'occuper des enfants, et parfois l'école à la maison... Pour certains d'entre eux cela explique ces augmentations de consommation."

65% des Français jugent leur consommation stable. Les 25% de Français ayant moins bu pendant le confinement invoquent quant à eux une explication assez simple : sans pots entre amis ni repas de familles, les réunions festives se sont raréfiées.

Le recours aux dispositifs d'aide à distance aurait baissé pendant le confinement. Santé publique France écrit notamment dans son rapport : "L’effet de sidération liée à la crise, au début du confinement, a pu entrainer une baisse du recours à ces dispositifs." Mais là encore, l'effet est plus marqué pour le tabac avec une baisse de 19% des appels reçus par Tabac info service, entre mars 2019 et mars 2020.

Pour Alcool info service, après une baisse conséquente du nombre de sollicitations entre février et mars, les appels ont repris leur niveau habituel en avril.