Coronavirus : la barre des 27.000 morts dépassée en France

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Plus de 27.000 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie, le 1er mars. © AFP
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avec AFP , modifié à
Au troisième jour après le début du déconfinement, l'épidémie de coronavirus continue d'inquiéter avec l'apparition de nouveaux foyers de contamination. Les écoles ont rouvert leurs portes, malgré l'inquiétude de nombreux parents et enseignants, tandis qu'en Loire-Atlantique, de première plages rouvrent au public. 
L'ESSENTIEL

Trois jours après le 11 mai, la France poursuit son déconfinement progressif. Alors que des milliers d'écoles ont rouvert leurs portes avec un protocole sanitaire inédit, de nombreuses craintes demeurent face à une épidémie de coronavirus toujours active. La barre des 27.000 morts a été dépassée en France, tandis que la tension dans les services de réanimation retombe.

De nouveaux foyers sont apparus, comme à Lannion, en Bretagne, suscitant l'inquiétude d'une deuxième vague. L'Europe, le continent le plus touché par la pandémie, a franchi la barre des 160.000 morts.

Les principales informations à retenir 

  • L'épidémie a fait 27.000 morts en France, et 290.000 dans le monde
  • Plusieurs plages ont rouvert mercredi, le sanctuaire de Lourdes va rouvrir samedi
  • De nouveaux foyers de contamination font leur apparition, comme à Lannion, en Bretagne
  • L'OMS se dit "surprise" par le manque de préparation de certains pays

Plus de 27.000 morts, le nombre de réanimations toujours en baisse

Le bilan de l'épidémie en France était en baisse mercredi soir avec 83 nouveaux décès en 24 heures, mais le nombre de patients lourds en réanimation continue de baisser, selon la Direction générale de la Santé. Au total depuis le 1er mars, au moins 27.074 décès ont été enregistrés mais la pression sur les services d'urgence se réduit régulièrement avec 2.428 patients, soit 114 de moins que la veille, précise-t-elle.

Primes et hommages aux soignants, qui ne décolèrent pas contre l'exécutif

Comment récompenser l'effort des soignants pendant la crise ? Emmanuel Macron a souhaité mercredi "que la fête nationale soit une occasion supplémentaire de manifester l'hommage et la reconnaissance de la nation à tous ceux qui se sont engagés dans la lutte contre le Covid-19", a indiqué la porte-parole du gouvernement. Une prime Covid-19 de 1.500 euros sera également versée aux personnels soignants de 40 départements. Dans le même temps, des députés LREM ont déposé une proposition de loi visant à permettre aux salariés de donner des jours de congés aux personnels soignants.

Mais ce n'est pas vraiment ce que réclament les personnes soignants : selon l'urgentiste Christophe Prudhomme, ces mesures relèvent du "paraître" et des "propositions gadget" alors que l'hôpital aurait besoin d'embauches. Il demande également la suspension des plans d'économies pour le monde hospitalier. Un avis partagé par le neurologue François Salachas, qui ne décolère pas contre ces décisions : "Si l'action se résume à des primes et des hommages le 14 juillet, l'ensemble de la communauté des soignants en tirera les conclusions qui s'imposent."

De nouveaux clusters continuent d'apparaître 

Les foyers de contaminations au coronavirus ne sont toujours pas éteints. On continue même d’en découvrir un peu partout en France, y compris dans les zones vertes, c’est-à-dire dans les départements les moins infectés par l’épidémie. Ainsi, après la Dordogne et la Vienne en début de semaine, c'est aussi à Lannion, dans les Côtés-d’Armor, que 46 personnes ont été testées positives depuis le début du mois de mai, a-t-on appris mardi. Cette nouvelle chaîne de contamination aurait pour origine une patiente dans un service de gériatrie, qui n’a pas été diagnostiquée tout de suite malgré les tests pratiqués. Plus de détails dans notre article ici ou notre vidéo ci-dessous :

Faut-il craindre une deuxième vague ?

Faut-il pour autant craindre une "deuxième vague" ? Deux jours après le début du déconfinement, les autorités continuent de le craindre et gardent notamment un oeil sur l'Allemagne ou la Corée du Sud qui ont dû rétablir des restrictions après de nouveaux cas de contamination. Pour autant, un tel cas de figure demeure encore hypothétique, et les spécialistes restent prudents. 

En effet, si le déconfinement a commencé, le télétravail reste encouragé dans beaucoup d’entreprises, le port du masque est recommandé dans la population, et la distanciation sociale est pour l'instant plutôt bien respectée. Ainsi, selon Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’Hôpital Tenon à Paris, tous les outils sont en place pour éviter la deuxième vague. "On est toujours très prudents", confie-t-il à Europe 1, "mais là, on est dans une situation très différente, avec une population qui a été sensibilisée. Les gens vont globalement appliquer ces mesures, et cela aura un impact sur la diffusion du virus". Retrouvez son analyse ci-dessous :

Mercredi soir, Emmanuel Macron s'est prêt à "corriger constamment le tir" si des mesures "ne fonctionnent pas". "Il est trop tôt pour crier victoire", mais "la voie suivie [est] la bonne", a-t-il déclaré.

De premières plages ont rouvert, bientôt le Sanctuaire de Lourdes

Le déconfinement de l'Hexagone se poursuit : dans la Loire-Atlantique, les plages de La Baule et du Pornichet ont été autorisées à rouvrir, et ce de 8 à 21 heures. La baignade y est notamment autorisée, mais il est interdit de conserver une position statique et de se rassembler à plus de 10 personnes. "C'est chouette de sentir à nouveau le sable sous les pieds", nous a confié l'une des personnes qui se baladaient sur la plage de La Baule. Écoutez ici notre reportage.

Par ailleurs, d'autres plages du littoral français, de la Méditerranée à la mer du Nord en passant par l'Atlantique, pourraient rouvrir dès ce week-end, sous réserve de l'acceptation des dossiers présentés par les municipalités. "Des ouvertures à partir de ce week-end sont possibles", pour un usage "dynamique" des plages, a par exemple annoncé le préfet des Pyrénées-Orientales, Philippe Chopin.

Le Sanctuaire de Lourdes, dans les Hautes-Pyrénées, fréquenté chaque année par des millions de personnes, rouvrira partiellement ses portes samedi. Une réouverture "pour les pèlerins individuels de proximité", a annoncé mercredi le Sanctuaire. 

Le chômage partiel à "un palier" avec 12,4 millions de salariés, selon Pénicaud

Les demandes de chômage partiel ont atteint cette semaine "un palier" avec 12,4 millions de salariés concernés, a estimé mercredi la ministre du Travail Muriel Pénicaud qui veut maintenant "accompagner la décrue" avec une réduction progressive de la prise en charge par l'Etat. "On a atteint le palier", a estimé sur France 2 Muriel Pénicaud, pour qui "ça commence un tout petit peu à sentir la reprise". Selon la ministre, 400.000 commerces rouvrent cette semaine, 50% des chantiers ont repris et l'industrie tourne à 60%. "On est sur la voie de la reprise, il faut l'encourager et l'accélérer", a-t-elle jugé.

Plus de 294.000 morts dans le monde 

La pandémie a fait au moins 294.199 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un bilan établi par l'AFP. Plus de 4.305.340 cas d'infection ont été diagnostiqués dans 196 pays et territoires.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, tant en nombre de morts que de cas, avec 83.249 décès pour 1.380.465 cas. Suivent le Royaume-Uni avec 33.186 morts, l'Italie (31.106), l'Espagne (27.104) et la France (27.074).

L'OMS "surprise" de l'impréparation de certains pays

Pouvait-on éviter une telle pandémie ? "Certains pays n'étaient vraiment pas prêts à faire face à cette à cette pandémie", a affirmé l'OMS mercredi, par la voix de Sylvie Briand, à la tête de la gestion des risques infectieux au sein de l'agence onusienne. La Française explique cette impréparation par une "pandémie de fatigue" après l'épidémie de grippe A en 2009, face à laquelle "tout le monde était prêt". "Les pays n'ont pas forcément remis à jour leur plan" par la suite, et les stocks de masques, par exemple, n'étaient pas suffisants au début de la pandémie de coronavirus.

La Belgique interdit tout rassemblement "récréatif" jusqu'au 30 

En Belgique, la Première ministre Sophie Wilmès a confirmé les grandes phases du déconfinement très progressif engagé dans le pays, mais prévenu que toute "manifestation culturelle, sportive et récréative" restait "interdite jusqu'au 30 juin". Si les écoles vont commencer à accueillir de nouveau des élèves lundi 18 mai, "il n'y aura probablement pas de retour à la normale cet été" pour les rassemblements.