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Anne Le Gall, édité par Pauline Rouquette
Alors que 40% des opérations déprogrammées en raison du Covid-19 n'avaient toujours pas eu lieu en mars, l’UFC-Que Choisir appelle les autorités à mettre en place un dispositif afin d’assurer la prise en charge de tous pour rattraper "les retards de soins" pris suite à ces déprogrammations, notamment en facilitant le recours aux cliniques privées.

Si la situation s'améliore à l'hôpital (avec moins de 1.500 patients en réanimation, au plus bas depuis début octobre), le fonctionnement des services, notamment en chirurgie, reste profondément impacté. Un an et demi après le début de la crise sanitaire, le planning des opérations, dont un certain nombre ont dû être déprogrammées, est toujours très chargé. Les patients concernés doivent attendre de longs mois avant de pouvoir être opérés, pointe l'UFC-Que choisir.

"Embouteillage de patients"

Sur la base d'une enquête réalisée auprès de 800 patients, l'association de défense des consommateurs a calculé que sur des opérations annulées en pleine crise sanitaire (entre mars 2020 et mars 2021), 40% n'ont toujours pas eu lieu et près d'un tiers n'ont même pas été reprogrammées, explique Laurianne Le Men, chargée de mission santé à l'UFC-que choisir. "Aujourd'hui, on est vraiment face à un embouteillage de patients, et dans un quart des cas, les usagers ne sont même pas au courant de la date à laquelle leurs prochaines opérations devraient se tenir", explique-t-elle au micro d'Europe 1. "On imagine les conséquences en termes de stress... Normalement, on est tous censés pouvoir accéder aux soins quand on en a besoin."

Douleurs, stress, retard de diagnostic...

Pour ce qui est des patients qui ont eu la chance de voir leurs opérations reprogrammées, ils ont néanmoins dû attendre en moyenne sept mois avant d'obtenir un nouveau rendez vous. Dans 80% des cas, ces malades estiment subir en conséquence de l'inconfort, des douleurs ou du stress. 5% d'entre eux évoquent aussi d'eux-mêmes des pertes de chance avec un retard de diagnostic. L'UFC-que Choisir en appelle donc aux pouvoirs publics pour qu'ils facilitent le recours aux cliniques privées pour la prise en charge de ces opérations déprogrammés.