"On s'attendait à quelque chose de fort pour le déconfinement, mais il n'en n'est rien", explique Léonard Anthony. 2:21
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Ugo Pascolo
Invité de "Sans Rendez-vous"ce vendredi, le praticien d’hypnose Léonard Anthony explique pourquoi cette grande fête avortée que devait être le déconfinement est finalement devenue une source de frustration pour de nombreux Français. 
INTERVIEW

On l'imaginait comme la fête de l'année. Très attendu par les Français après deux mois reclus à domicile, le début du déconfinement devait être le tournant d'une nouvelle période, celle où le coronavirus est derrière nous. Gravée dans les esprits, la date du 11 mai devait ressembler à une grande fête, mais il n'en n'est rien : les cafés, bars, restaurants et boites de nuit sont toujours fermés, les gestes barrières et la distanciation physique sont omniprésents dans l'espace public.

Quant à la carte du déconfinement mise en place par le gouvernement, elle rappelle à tous que le Covid-19 circule encore sur le territoire. Sans oublier que le ministère de la Santé continue d'égrener chaque soir le nombre de nouvelles victimes françaises, donnant une place médiatique de premier plan à la mort. Bref, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête, et il s'en dégage un sentiment de "frustration", comme l'explique vendredi dans "Sans Rendez-vous" le praticien d’hypnose et spécialiste de la gestion de la fatigue, Léonard Anthony. 

"On s'attendait à quelque chose de fort, mais il n'en n'est rien"

"On se demandait tous s'il y allait avoir un feu d'artifice" pour fêter le déconfinement. "Un peu comme à la Libération sur les Champs-Élysées, il devait y avoir à boire, et on devait tous s'embrasser. Mais là, on ne se sert même pas la main" et on porte des masques, rappelle-t-il. "Il y a donc une frustration parce qu'on s'attendait à quelque chose de fort, mais il n'en n'est rien." Pis, le gouvernement martelant que le télétravail doit rester une priorité pour les entreprises, le 11-Mai est en train de virer au non-événement pour bon nombre de Français.

"La liberté retrouvée n'est pas si facile que ça à s'approprier"

"C'est comme un oiseau qui est en cage : quand on l'ouvre, il ne s'envole pas tout de suite, il met un certain temps", analyse Léonard Anthony. "La liberté retrouvée n'est pas si facile que ça à s'approprier." D'autant qu'après deux mois de confinement, c'est "tout notre système cognitif qui a besoin de s'y réhabituer", précise le spécialiste. Un processus plus ou moins long en fonction des personnes qui peut expliquer pourquoi certains ne profitent pas "de tout ce qu'il est désormais possible de faire", comme se balader plus souvent. 

Fort heureusement, Léonard Anthony livre son astuce pour accélérer un peu ce retour à la réalité : "Accepter sa frustration, se laisser du temps, et être indulgent avec soi-même."