Certains redoutent que le déconfinement entraîne une seconde vague de l'épidémie. 1:44
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, édité par Antoine Terrel , modifié à
Si la population parait plus sensibilisée aux risques, et que l'impact du réchauffement des températures reste inconnu, les chercheurs restent prudents concernant l'imminence d'une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus.

Faut-il craindre une "deuxième vague" ? Deux jours après le début du déconfinement, les autorités continuent de craindre une nouvelle vague de l'épidémie de coronavirus, et gardent notamment un oeil sur l'Allemagne ou la Corée du Sud qui ont dû rétablir des restrictions après de nouveaux cas de contamination. Pour autant, un tel cas de figure demeure encore hypothétique, et les spécialistes restent prudents. 

"La population a été sensibilisée"

En effet, si le déconfinement a commencé, le télétravail reste encouragé dans beaucoup d’entreprises, le port du masque est recommandé dans la population, et la distanciation sociale est pour l'instant plutôt bien respectée. Ainsi, selon Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses à l’Hôpital Tenon à Paris, tous les outils sont en place pour éviter la deuxième vague. "On est toujours très prudents", confie-t-il à Europe 1, "mais là, on est dans une situation très différente, avec une population qui a été sensibilisée. Les gens vont globalement appliquer ces mesures, et cela aura un impact sur la diffusion du virus". À condition, toutefois, que ce civisme sanitaire soit respecté dans le temps.

Autre argument avancé par certains infectiologues : la saisonnalité du virus, qui reste encore à prouver. Reste qu'avec des températures plus élevées et des lieux de vie plus ouverts sur l’extérieur, le Covid-19 devrait avoir plus de mal à se propager.

Pour Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg, la deuxième vague ne devrait en tout cas pas être pour tout de suite. "Il y a des scénarios optimistes, d'autres qui le sont moins, avec un scénario dominant qui est celui d'une deuxième vague qui apparaitrait à l'automne, avec l'espoir qu'elle puisse bénéficier des progrès de la science", explique-t-il. Car avec plusieurs mois de "répit", les scientifiques auront plus de temps pour mettre en place des traitements et peut-être même un vaccin.