Coronavirus : "des mesures supplémentaires" en Ile-de-France et Hauts-de-France

Face à une situation sanitaire dégradée, l'exécutif envisage de confiner plusieurs régions, dont l'Ile-de-France et les Hauts-de-France.
Face à une situation sanitaire dégradée, l'exécutif envisage de confiner plusieurs régions, dont l'Ile-de-France et les Hauts-de-France. © AFP
  • Copié
Europe 1 avec AFP , modifié à
Jean Castex et Olivier Véran tiendront une conférence de presse jeudi à 18 heures, avec de possibles restrictions dans plusieurs régions. "Des mesures supplémentaires" vont être prises en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, a précisé Gabriel Attal.
L'ESSENTIEL

Plusieurs régions vont-elles être reconfinées ? Le gouvernement, qui a tenu un Conseil de défense sanitaire autour d'Emmanuel Macron ce mercredi, annoncera jeudi sa décision lors d'une conférence de presse de Jean Castex et du ministre de la Santé Olivier Véran, à 18 heures. Des "mesures supplémentaires" vont être prises en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France, a précisé le porte-parole de l'exécutif, Gabriel Attal. 

Mardi soir, le Premier ministre a qualifié la situation dans la région parisienne de "préoccupante et critique", amorçant un possible tour de vis dans la capitale. Dans le même temps, les indicateurs hospitaliers restent très inquiétants dans le reste du pays.

Les principales informations à retenir

  • Jean Castex et Olivier Véran donneront une conférence de presse jeudi à 18 heures
  • "Des mesures supplémentaires" vont être prises en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France 
  • Le régulateur européen reste "convaincu" des bénéfices du Vaccin AstraZeneca

En France, malgré une très légère baisse de la pression en réanimation, la situation reste préoccupante

Le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 était en forte hausse mercredi à 38.501, alors que la pression sur les services de réanimation a très légèrement diminué, avec 20 patients de moins que la veille, selon des chiffres officiels. Selon l'application gouvernementale TousAntiCovid il y a eu 38.501 nouvelles contaminations confirmées en 24 heures, contre 29.975 mardi. Le site de Santé publique France (SpF) n'était de son côté pas mis à jour dans la soirée et il n'était donc pas possible de disposer du taux de positivité de tests.

Au total, 4.219 malades infectés par le coronavirus étaient en réanimation dans les hôpitaux mercredi, après un plus haut mardi (4.239) depuis la fin novembre 2020. Parmi eux, 357 y ont fait leur entrée en 24 heures, contre 435 la veille, selon la base de données Geodes de SpF. Plus d'un quart de ces patients en réanimation (1.161) sont hospitalisés en Ile-de-France. La pression y est en très légère baisse, avec 16 patients de moins en réa que mardi, mais la situation particulièrement préoccupante pousse les autorités sanitaires à tenter d'organiser des transferts vers d'autres régions.

La situation est également tendue en Provence-Alpes-Côte-d'Azur et dans les Hauts-de-France, régions qui comptent respectivement 513 (+2) et 512 (-14) patients en réanimation. Avec 1.745 nouvelles hospitalisations en 24 heures dans tout le pays, il y a désormais 25.314 malades du Covid à l'hôpital en France, contre 25.492 mardi. 91.170 morts ont été enregistrés en France, selon le dernier décompte publié mardi.

Les vaccinations ont continué de progresser, en dépit de la suspension lundi du vaccin AstraZeneca, dans l'attente du réexamen par l'Agence européenne du médicament des éventuels effets indésirables associés à ce vaccin. Au total 5.585.537 personnes ont reçu au moins une injection et 2.349.027 se sont vu administrer deux doses.

Une conférence de presse et des "mesures supplémentaires"

Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran tiendront jeudi à 18 heures une conférence de presse, après un Conseil de défense qui devait décider d'un éventuel reconfinement en Ile-de-France et d'autres régions. Pour forger son opinion, le gouvernement a consulté mardi le Conseil scientifique puis discuté en visio avec les responsables de services de réanimation dans plusieurs régions sous tension. Emmanuel Macron devait trancher ce mercredi. Pour plus d'information, vous pouvez lire notre article ici

Le gouvernement va "prendre dans les territoires les plus touchés" par l'épidémie, l'Ile-de-France et les Hauts-de-France, "des mesures supplémentaires" qui seront annoncées jeudi soir. Leur application sera "effective dès ce week-end", a déclaré le porte-parole Gabriel Attal mercredi. D'ici là, "des concertations seront menées dans les régions Ile-de-France et Hauts-de-France et dans les départements contigus à ces régions, pour recueillir l'avis des élus sur les mesures envisagées", a-t-il ajouté à l'issue du Conseil des ministres.

"Le moment est venu pour envisager des dispositions pour la région parisienne", avait affirmé mardi le Premier ministre Jean Castex, lors d'un long entretien sur la situation sanitaire en France, diffusé sur BFMTV. "On est dans une situation préoccupante et critique et, très clairement, des mesures du type de celles auxquelles on a eu recours dans les autres parties du territoire sont sur la table ce soir", a-t-il ajouté, en référence aux confinements mis en place le week-end dans les agglomérations de Nice, du Pas-de-Calais et Dunkerque. Retrouvez ici notre reportage

Une crise qui a couté entre "160 à 170 milliards d'euros"

Le coût de cette crise sanitaire est également économique. "Entre les pertes de recettes et les dépenses que nous avons engagées pour faire face à la crise, que ce soit pour l'Etat en termes de dépenses, pour la sécurité sociale en termes de pertes de recettes liées à la baisse de l'activité, le coût peut être estimé autour de 160 à 170 milliards d'euros", a déclaré Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, au Sénat mercredi.

Le régulateur de l'UE et l'OMS rassurent sur le vaccin AstraZeneca 

L'Agence européenne des médicaments (EMA) reste "fermement convaincue" des bénéfices du vaccin AstraZeneca contre le Covid-19, a annoncé mardi sa directrice, après le signalement de caillots sanguins possibles mais sans lien avéré pour l'heure. Des déclarations aussitôt jugées "encourageantes" par le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre italien Mario Draghi.

La cheffe scientifique de l'OMS a de son côté recommandé de poursuivre son utilisation. "Nous ne voulons pas que les gens paniquent", a déclaré mardi Soumya Swaminathan, ajoutant que "jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé d'association entre ces événements et le vaccin". Le docteur Jimmy Mohamed vous explique ce qu'est une thrombose ici

Le vaccin Johnson & Johnson recommandé même face aux variants

Le vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson est recommandé même dans les pays où circulent les variants du coronavirus plus contagieux, ont indiqué mercredi les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Dans les pays où la propagation des variants est élevée et dans les pays où nous disposons maintenant d'informations sur l'utilisation de ce vaccin pour contrôler le SARS-Cov-2 causé par ces variants, nous vous recommandons de l'utiliser", a déclaré Alejandro Cravioto, président du groupe d'experts de l'OMS sur la vaccination, réuni pour juger de l'efficacité et sûreté du sérum développé par le géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson.

Les autotests bientôt vendus en France

Les auto-prélèvements nasaux pour dépister une infection par le virus du Covid-19 peuvent depuis lundi être utilisés par des personnes sans symptômes, selon la Haute autorité de Santé (HAS). Ils sont déjà en circulation dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Grande-Bretagne par exemple et devrait arriver sur le marché français très prochainement. 

Le prélèvement nasal que l'on fait pour l'autotest est moins profond (3-4 cm) et moins désagréable que le prélèvement nasopharyngé pour les tests RT-PCR classique. Ces autotests antigéniques peuvent être utilisés par des gens asymptomatiques dans le cadre d'une utilisation restreinte à la sphère privée, par exemple avant une rencontre avec des proches. Ils pourront aussi être utilisés de façon massive dans les lycées et universités. Après utilisation, le résultat apparait au bout de 20 à 30 minutes. En cas de résultat positif, les patients devront obligatoirement faire un test de confirmation par PCR pour rechercher la présence d'éventuel variant. Pour tout savoir sur les autotests, c'est ici : 

Un plan de réouverture en trois étapes pour les restaurants, hôtels et bars

Les professionnels de l'hôtellerie et de la restauration ont indiqué mardi travailler avec le ministère de l'Economie à une réouverture de leurs établissements en trois étapes, encore sans calendrier. Ce protocole progressif de trois phases, d'un mois chacune, soit un trimestre au total, devrait être mis en place dès le feu vert du gouvernement. Lequel dépendra de deux facteurs : le nombre de cas positifs au Covid-19 et le nombre de personnes vaccinées. Pour l'instant, aucun seuil n'a été communiqué. Pour plus de détails, vous pouvez lire notre article complet ici. 

Jamais confinée, la Suède fait figure d'exception

Dans ce pays, aucun confinement n'a été mis en place, même au plus fort de l'épidémie au printemps dernier. Là-bas, les bars et restaurants sont ouverts, à condition d'être quatre à table. Quant aux salles de sports et aux centres commerciaux, ils n'ont jamais fermé leurs portes. Très peu de Suédois portent le masque dans la rue. Il est seulement recommandé dans les transports en commun aux heures de forte affluence. Les autorités de Stockholm, la capitale, ont néanmoins recommandé en février dernier l'utilisation du masque dans les transports publics, quel que soit le moment de la journée, et dans les lieux clos lorsque la distance sociale ne peut être maintenue.

Si des mesures sont en vigueur, la Suède fait tout de même figure d'exception face aux restrictions des voisins européens, et attire des étrangers du Vieux-Continent ou du monde entier. Retrouvez ici notre reportage à Stockholm

Plus de 900.000 morts en Europe et 2,6 millions dans le monde

Plus de 900.000 personnes sont officiellement mortes du Covid-19 en Europe depuis le début de la pandémie en décembre 2019, selon un comptage réalisé par l'AFP à partir de bilans fournis par les autorités de santé.

La pandémie a fait au moins 2.671.720 morts dans le monde depuis le début de la pandémie. Les Etats-Unis sont le pays comptant le plus de morts, soit 536.922, suivis par le Brésil (282.127) et le Mexique (195.119), l'Inde (159.044) et le Royaume-Uni (125.690).