Coronavirus : les produits non essentiels interdits en grande surface dès mardi

Les chiffres du coronavirus continuent de se dégrader en France.
Les chiffres du coronavirus continuent de se dégrader en France. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre Jean Castex a annoncé dimanche soir que la vente de produits non essentiels dans les grandes surfaces serait interdite à partir de mardi. Sur le front sanitaire, plus de 46.000 nouveaux cas ont été recensés en 24h, alors que les indicateurs continuent de se dégrader. Suivez l'évolution de la situation en direct.
L'ESSENTIEL

Face à la grogne des petits commerçants qui ont dû fermer avec le reconfinement, Jean Castex s'est exprimé dimanche soir. Le Premier ministre a annoncé que la vente de produits non essentiels serait interdite dans les grandes surfaces à partir de mardi. Il a également annoncé que 20 milliards de crédit supplémentaire allaient être débloqués pour soutenir les commerçants en difficultés.

Pendant ce temps, les indicateurs de l'épidémie de coronavirus continuent de se dégrader, avec plus de 46.000 nouveaux cas en 24 heures. Le nombre de personnes en réanimation est de 3.569, avec 289 nouvelles admissions en 24 heures, selon les chiffres publiés. 

En Europe, l'Angleterre et l'Autriche ont décidé d'un reconfinement pour plusieurs semaines, tandis que la Grèce ou encore le Portugal ont durci leurs mesures. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les informations principales à retenir

  • Les produits non essentiels ne seront plus autorisés à la vente en supermarché à partir de mardi
  • 20 milliards de crédits supplémentaires vont être débloqués pour les commerçants en difficulté
  • Plus de 46.000 cas ont été recensés en 24 heures en France
  • Le reconfinement entre en vigueur dans d'autres pays européens, comme l'Angleterre et l'Autriche

Arrêt des ventes des produits non essentiels en grande surface

Deux jours seulement après l'entrée en vigueur du reconfinement, le Premier ministre Jean Castex était l'invité du 20 heures de TF1 pour évoquer la crise sanitaire et réagir à la fronde de certains élus contre la fermeture de commerces de proximité. Il a annoncé que les produits non essentiels ne pourraient plus être vendus dans les grandes surfaces à partir de mardi, dans un souci de "justice" envers les petits commerçants.

"Les commerçants ne sont pas coupables, on va les accompagner. On va encore affiner les critères et on va les soutenir pour qu’ils ne mettent pas la clé sous la porte", a déclaré Jean Castex qui a annoncé que 20 milliards d'euros de crédits supplémentaires allaient être débloqués pour leur venir en aide.

"Je dis à ces commerçants et à tous les autres, mieux vous respecterez les règles aujourd'hui à tous nos concitoyens, mieux vous respecterez toutes ces consignes de sécurité sanitaire, plus vite nous pourrons sortir", a-t-il ajouté.

Jean Castex affiche sa fermeté

"Nous ne reviendrons pas sur les mesures annoncées, c’est beaucoup trop tôt. Je ne prends pas ces mesures pour embêter les Français mais pour les protéger. […] La priorité, c’est la protection de la santé", a insisté le Premier ministre. Il a également indiqué qu’un point serait fait dans 15 jours, et que des changements pourraient avoir lieu si les indicateurs venaient à s’améliorer.

"Les Français râlent, les Français sont dans la difficulté. Je comprends la lassitude de nos concitoyens, je comprends les difficultés des uns et des autres", a aussi déclaré Jean Castex. Mais il faut que "nous soyons extrêmement vigilants, que nous respections ce confinement. Il en va de la survie de l'économie, il en va de notre santé collective", a-t-il ajouté.

Plus de 46.000 nouveaux cas en 24h 

Pendant ce temps, la situation sanitaire se dégrade encore en France. 46.290 nouveaux cas de coronavirus ont été recensés en 24h, selon le dernier bilan publié par Santé publique France. Le taux de positivité des tests continue à progresser et s'élève à 20,4%, contre 20,2% la veille. Au total, 37.019 personnes sont mortes du coronavirus depuis le début de l'épidémie, dont 231 en une journée. 

Le nombre de personnes en réa est de 3.569, avec 289 nouvelles admissions en 24 heures, selon les chiffres publiés. Le nombre de lits de réanimation, déjà relevé de 5.100 à 5.800 après la première vague épidémique, était monté à 6.400 en début de semaine et devrait bientôt dépasser 7.000, selon le ministre de la Santé Olivier Véran. 

Les fêtes de Noël menacées ? 

Noël "ne sera pas une fête normale" cette année et "il est difficile d'envisager de grandes soirées" pour le réveillon du 31 décembre, a prévenu le ministre de la Santé Olivier Véran. Le ministre espère toutefois que les conditions sanitaires permettront "aux familles de se retrouver", a-t-il déclaré dans un entretien au Journal du dimanche.

"Notre but est que la pression épidémique retombe pour qu'on puisse faire des courses à temps, se préparer dans la joie, pour que soient créées les conditions permettant aux familles de se retrouver", a ajouté Olivier Véran. 

"Il faudrait deux mois de confinement pour freiner drastiquement la circulation du virus", estime de son côté l'épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique. Selon lui, le pic d'hospitalisation de malades du Covid-19 devrait se produire la "deuxième semaine de novembre". Le mois de novembre sera donc "très tendu" dans les hôpitaux, avant une probable baisse dans un mois.

Un plan de relance "sans contreparties sociales et écologiques"

Afin de limiter l'impact du confinement sur les entreprises et travailleurs indépendants, le gouvernement a renforcé les mesures de soutien. Une dépense d'argent public équivalente à 15 milliards d'euros par mois. Sur Europe 1, lors du Grand Rendez-vous, le député France Insoumise Adrien Quatennens a fustigé dimanche la philosophie du plan de relance du gouvernement.

"Pour résumer d'un trait, on fait pleuvoir des milliards sur les entreprises sans vraiment cibler, planifier, choisir des secteurs stratégiques dans lesquels on décide d'investir, sans aucune contrepartie sociale et écologique et l'on espère magiquement que faire pleuvoir des milliards va relancer l'économie", dénonce-t-il. 

Les demandes de chômage partiel repartent à la hausse

La ministre du Travail Elisabeth Borne a indiqué dimanche que le nombre de salariés en chômage partiel allait "évidemment" remonter. Elle a précisé que 22.000 dossiers avaient été déposés jeudi, contre 5.000 la semaine passée. Utilisé largement depuis le début du premier confinement mi-mars pour "éviter des licenciements", le chômage partiel permet d'indemniser les salariés à hauteur de 84% de leur salaire net, des règles maintenues jusqu'à la fin de l'année.

Des reconfinements dans plusieurs pays d'Europe

Au Royaume-Uni, confronté à une résurgence de l'épidémie de coronavirus menaçant de submerger ses hôpitaux, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé un reconfinement en Angleterre à partir de jeudi et jusqu'au 2 décembre (sachant que le Pays de Galles était déjà confiné, et l'Irlande du Nord en confinement partiel). Ecoles et universités resteront ouvertes, mais les déplacements sont sévèrement restreints, les habitants appelés à télétravailler, et seuls les pubs et restaurants proposant de la nourriture à emporter ou des livraisons pourront rester ouverts.

En Autriche, "un second confinement est également mis en place à compter de mardi et ce jusqu'à fin novembre", a déclaré le chancelier Sebastian Kurz. Le pays de 8,8 millions d'habitants enregistre désormais plus de 5.000 cas quotidiens, contre seulement 1.000 début octobre, pour 1.109 décès depuis l'émergence de la pandémie.

La Belgique a annoncé vendredi un confinement plus sévère, et l'Allemagne a également durci les restrictions en place dans le pays pour ralentir la pandémie. Le Portugal sera, lui, soumis à partir de mercredi à un reconfinement partiel concernant 70% de sa population, a annoncé samedi soir le Premier ministre Antonio Costa. La Grèce avait annoncé plus tôt dans la journée un confinement partiel d'un mois à Athènes et dans les autres grandes ville du pays à partir de mardi. 

Plus de 46 millions de cas

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 1.196.109 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dimanche. Plus de 46 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre absolu de morts que de cas, avec 230.556 décès pour 9.127.109 cas recensés. Suivent le Brésil (159.884 morts), l'Inde (122.111), le Mexique (91.753) et le Royaume-Uni (46.555). L'Amérique latine et les Caraïbes sont la région du monde comptant le plus de personnes décédées du Covid-19 (402.164), devant l'Europe (278.774 morts)