Adrien Quatennens 1:55
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Mathilde Durand , modifié à
Adrien Quatennens, député de la France Insoumise déplore dans le Grand Rendez-vous, sur Europe 1, la philosophie générale du plan de relance du gouvernement, destiné à soutenir l'économie lourdement touchée par le coronavirus. Il fustige un "crédit d'impôt compétitivité géant"
INTERVIEW

Pour tenter d'endiguer la circulation de l'épidémie de coronavirus, la France est de nouveau confinée. Pour soutenir les entreprises et travailleurs indépendants, le gouvernement a annoncé dépenser 15 milliards d'euros par mois. Adrien Quatennens, député du Nord et coordinateur de la France Insoumise, invité du Grand Rendez-vous ce dimanche sur Europe 1, souhaite que les Français ne subissent pas les conséquences économiques d'un confinement qui leur a été imposé, mais déplore la philosophie générale du plan de relance élaboré par le gouvernement.

Un "crédit d'impôt compétitivité géant"

"Pour résumer d'un trait, on fait pleuvoir des milliards sur les entreprises sans vraiment cibler, planifier, choisir des secteurs stratégiques dans lesquels on décide d'investir, sans aucune contrepartie sociale et écologique et l'on espère magiquement que faire pleuvoir des milliards va relancer l'économie", dénonce-t-il. 

Il fustige un "crédit d'impôt compétitivité géant". "Ce type de politique, on en connaît le bilan. C'était 20 milliards d'euros par an sans contreparties, décidé par François Hollande, pérennisé par Emmanuel Macron. Cela devait créer autour d'un million d'emplois, le résultat c'est que cela en a créé autour de 100.000 seulement. C'est beaucoup trop d'argent public pour trop peur d'activité. "Toutes celles et ceux qui subissent les effets du confinement doivent être accompagnés par l'Etat", précise Adrien Quatennens. "Et je demande à ce que les aides arrivent vraiment." 

Un tel plan de relance entraîne une forte hausse de la dette publique. Le coordinateur de la France Insoumise insiste sur la nécessité de ne pas imposer aux futures générations de rembourser ces sommes, qui seront trop importantes selon lui. "Il faut s'endetter mais qu'on arrête de dire aux Français déjà qu'il faut s'organiser pour rembourser. Sinon, tout horizon est bouché". 

"Un peu de cohérence" 

Le député du Nord réagit également à la colère des commerçants et de certains élus sur la fermeture des commerces de proximité, dénonçant une concurrence déloyale des supermarchés et plateformes de vente en ligne. Il juge "absurde" la situation actuelle. "Toutes les professions que le gouvernement impacte par sa décision sont des gens qui, depuis des mois, des semaines, signifient leur disponibilité pour coopérer, établir des protocole sanitaires", explique-t-il. 

"C'est au gouvernement de prendre ses responsabilités. Soit, les mesures sont suffisantes et dans ce cas un peu de cohérence : si on peut vendre des livres en grande surface on peut les vendre en librairie et qu'on arrête de faire payer aux petits commerçants, aux petits artisans. Soit l'épidémie a trop circulé, parce qu'ils n'ont pas planifié les choses, et dans ce cas, dans dix jours, - quinze jours, Emmanuel Macron nous redonne rendez-vous lors d'une grande messe à 20 heures pour nous dire qu'on confine plus fermement", assène Adrien Quatennens. 

"Je crains que, compte tenu de l'état de circulation de l'épidémie et des mesures au milieu du gué, on risque d'avoir et les problèmes de santés et les problèmes d'économie", conclut le coordinateur de France Insoumise.