Plus de 1.000 personnes sont actuellement en réanimation en Ile-de-France. 1:33
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Nicolas Feldmann, édité par Manon Bernard , modifié à
Les services de réanimation franciliens sont sous pression et il sera bientôt difficile d'accueillir de nouveaux patients. Alors pour soulager les hôpitaux, des transferts de patients ont commencé vers la Nouvelle-Aquitaine, les Pays de la Loire et l'Occitanie. Une solution que contestent certains soignants. 

Plus d'un millier de personnes atteintes du coronavirus sont en réanimation en Île-de-France et les chiffres augmentent dans d'autres régions de France. "Le seuil critique n’est pas loin", confie un soignant à Europe 1. Le gouvernement a annoncé le transferts de certains patients pour soulager les services hospitaliers franciliens. Samedi, trois malades ont été envoyés à Nantes, Angers et au Mans.   

"Il faut envisager [le transfert de] plusieurs dizaines de patients dans la semaine qui vient", estime François Braun, le président du Samu Urgence France. "Les services sont très tendus" en Île-de-France et les premières difficultés pour accueillir de nouveaux patients se font ressentir, appuie-t-il. Pour accélérer l'opération, des TGV médicalisés pourraient ainsi prendre le relais dans les prochains jours avec 20 à 40 patients par voyage.

"Une efficacité limitée" pour certains médecins

Mais cette solution n'est pas la bonne pour Christophe Prudhomme, médecin urgentiste au Samu 93. "Ce sont des opérations médiatiques mais avec une efficacité tout à fait limitée", lance-t-il en ajoutant que trois patients par-ci par-là", ne soulageraient pas les hôpitaux franciliens. Pour le médecin, il serait "beaucoup plus raisonnable de rouvrir des lits en faisant venir du personnel disponible de province".

"Depuis le mois de mai, pourquoi n'a-t-on pas équipé des hôpitaux qui pourraient accueillir des patients aujourd'hui ? Des hôpitaux qui ont été fermés totalement ou en partie ces dernières années comme l'hôpital de l'Hôtel-Dieu ou le Val-de-Grâce !", poursuit-il, en colère. 

Les cliniques privées accueillent de nouveau des patients en réanimation 

Les cliniques privées se sont aussi remises à épauler les hôpitaux publics. Depuis lundi 40% des interventions chirurgicales y ont été déprogrammées. "Nous prenons en charge aujourd’hui 25% des patients en réanimation. Nous pourrons monter, comme lors de la première vague, à 30%", assure Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée. Selon le gouvernement, un patient est admis en réanimation en Île-de-France toutes les 12 minutes.