Coronavirus Raoult 4:16
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Malade depuis le 16 mars, le maire du 4e secteur de Marseille Yves Moraine est traité avec de la chloroquine, une méthode employée par le professeur controversé Didier Raoult. Il défend "un médicament qui semble fonctionner" avec "peu d'effets secondaires".
INTERVIEW

Touché par le coronavirus, le maire du 4e secteur de Marseille Yves Moraine est soigné depuis le 16 mars à l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU), dirigé par le professeur Didier Raoult. Au micro d'Europe 1, l'élu défend la méthode à la chloroquine employée par cet infectiologue controversé dans la communauté médicale : "Le Dr Raoult, ce n'est pas le Dr Maboule avec deux fioles dans un coin !", assure-t-il.

Le Pr Raoult, "une sommité mondiale"

Pour Yves Moraine, l'IHU est "un institut de renommée mondiale, tant pour la recherche que pour le soin", affirme-t-il. "C'est 800 personnes, c'est une sommité mondiale, ce sont des recherches sur plusieurs années, des publications dans les plus grands journaux scientifiques du monde. J'ai du mal à comprendre qu'on ne développe pas plus rapidement sa méthode fondée sur le test le plus large possible et le traitement à la chloroquine."

C'est ce médicament qui créé la polémique, alors que les tests sur près de 800 personnes positives au coronavirus ont débuté lundi. "La chloroquine est un médicament où il y a peu d'effets secondaires", souligne Yves Moraine. "On m'a fait un électro-cardiogramme pour voir qu'il n'y a pas de problème de rythme cardiaque. Face à la crise sanitaire terrible qui est la nôtre, on a une équipe qui a une démarche originale, qui teste un médicament qui semble fonctionner et qui de toute façon n'est pas très dangereux en termes d'effets secondaires." 

Une méthode "de temps de guerre" ?

Pourtant, l'Organisation mondiale de la santé a indiqué que le traitement de dix jours développé par Didier Raoult et son équipe était pour l'heure "insuffisant". Le gouvernement, lui, est encore plus sceptique sur l'efficacité de ce médicament. Comment expliquer ces réticences ? "On n'a pas pris conscience qu'on était rentrés dans une crise très dure", avance Yves Moraine. "On a voulu appliquer en temps de guerre des méthodes de temps de paix."

La chloroquine, donc, relèverait d'une "méthode de temps de guerre". Et pour l'élu marseillais, il faut ne plus hésiter : "Il y a des millions de gens qui ont pris de la chloroquine pour plein d'autres sujets, ça ne pose aucun problème", assure Yves Moraine, qui fera le point sur le traitement à l'IHU vendredi. "Toutes les précautions sont prises. La méthode mise en place, soutenue par un certain nombre de grandes équipes de médecins en France, doit être développée pour donner le plus de chances au maximum de nos concitoyens pour faire face à la maladie."

Devant l'IHU, de longues files d'attente pour se faire tester

Depuis lundi, l'Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU) pratique le dépistage du coronavirus de manière inconditionnelle, ce qui a occasionné de longues files d'attente devant l'établissement. Et ce alors que le gouvernement a écarté une politique de tests massifs dans la population. "Quand il y a une guerre, j'ai plus tendance à faire confiance aux soldats qui sont sur le terrain, qu'à ceux qui sont dans les bureaux", tranche Yves Moraine, qui prône lui aussi un large dépistage des Français.