Covid : le cri d'alarme des hôpitaux résonne désormais sur tout le territoire

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Virgine Salmen , modifié à
L'épidémie de coronavirus submerge à nouveau les hôpitaux et selon de nombreux observateurs, la situation pourrait devenir intenable d'ici quinze jours. Les services de réanimation, qui craignent la saturation, alertent également sur le manque de personnel.

C'est l'un des leitmotivs d'Emmanuel Macron et de son gouvernement, qui s'apprêtent à annoncer de nouvelles mesures drastiques : les hôpitaux frôlent de plus en plus la saturation. Illustration dans les Bouches-du-Rhône, où 194 personnes sont déjà prises en charge par les services de réanimation en raison de l'épidémie de coronavirus. Il s'agit désormais du département où les lits se remplissent le plus vite. Viennent ensuite le département du Nord, avec 191 personnes prises en charge, et la région parisienne.

Toutes les régions sont concernées par le risque de saturation

"On est à 100% de taux d'occupation de nos lits, donc on refuse plus de patients que ce que l'on est à même d'accueillir'", explique le professeur Djilali Annane, chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond Poincaré à Garches, dans les Hauts-de-Seine. "On espère que les mesures radicales prises par le gouvernement vont permettre d'infléchir la courbe d'ici quinze jours ou trois semaines, pour pouvoir tenir. Surtout moralement", ajoute-t-il.

Les hôpitaux font désormais face à un problème qu'ils ne connaissaient pas lors de la première vague : désormais, toutes les régions de France sont touchées par la pandémie. Il sera donc impossible de faire venir des renforts de zones plutôt épargnées vers des régions plus touchées.

Les établissements de santé sous tension sont donc contraints de faire appel aux personnes mobilisables restantes, à savoir les médecins retraités, les étudiants en médecine ou encore les étudiants en école d'infirmière. Mais pour obtenir des soignants complètement mobilisables immédiatement, le professeur Jean-Luc Jouve,  l'hôpital de La Timone à Marseille, n'a qu'une option :

"Pour trouver des renforts, il n'y a qu'un seul réservoir : ce sont les blocs opératoires. C'est bien là que le système coince. Il faut fermer des salles d'opérations, et c'est ce que nous allons faire. Nous allons fermer 4 de nos 20 salles d'opération". Le professeur craint d'être contraint de choisir entre deux patients à soigner faute de place, pour la première fois depuis le début de l'épidémie.