La population de Seine-Saint-Denis a mis un peu de temps pour se plier aux règles de confinement, raconte un des élus du département, mais ce n'est plus vrai aujourd'hui. 1:43
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Jean-Sébastien Soldaïni, édité par Ariel Guez , modifié à
Si le Covid-19 frappe partout en France, la Seine-Saint-Denis est extrêmement touchée, avec une hausse vertigineuse des décès qui a atteint 63 % entre la troisième et quatrième semaine de mars, alors que le risque de saturation des cimetières est réel. "C'est une situation douloureuse et compliquée", explique au micro d'Europe 1 le président du département.

Alors que le bilan de la pandémie de coronavirus a franchi la barre des 7.500 morts en France depuis le début de la crise, un département semble faire face à une mortalité particulièrement élevée, selon le directeur général de la Santé Jérôme Salomon. En Seine-Saint-Denis, le taux de décès enregistrés a explosé avec une hausse de 63 % au cours de la semaine du 21 au 27 mars.

"Trois à quatre permis d'inhumer par jour"

Zone urbaine dense avec beaucoup d'hôpitaux certes, mais qui accueillent aussi les malades venus des départements ruraux alentours : la Seine-Saint-Denis cumule les handicaps pour faire face à l'épidémie. La situation se tend : "Je signe en ce moment trois à quatre permis d'inhumer par jour", explique au micro d'Europe 1 Sylvine Thomassin, maire de Bondy, qui raconte qu'avant l'épidémie, le rythme était plutôt de trois à quatre permis par semaine.

Un risque de saturation des cimetières

"On sent que ça monte. J'espère qu'on est bientôt au pic et qu'on va pouvoir redescendre, mais c'est terrible", poursuit l'édile. Le rythme des enterrements augmente avec aussi un risque de saturation des cimetières. Les élus sont de plus en plus sollicités à ce sujet, relève Stéphane Troussel, président du département. 

"Nous recevons des appels de familles qui cherchent des solutions de proximité pour enterrer leurs défunts et les carrés musulmans pour un certain nombre de nos concitoyens. Il n'en existe pas forcément dans tous les cimetières. Par ailleurs, pour certains, leurs capacités sont atteintes", raconte-t-il. "Donc oui, c'est une situation compliquée et douloureuse", conclut Stéphane Troussel au micro d'Europe 1. 

Ces élus insistent sur une chose : cette mortalité élevée n'est pas liée au non-respect du confinement. La population a mis un peu de temps pour s'y plier confie l'un d'entre eux, mais ce n'est plus vrai aujourd'hui.