Tests Covid Autotests 1:27
  • Copié
Anne Le Gall et Arthur Helmbacher, édité par
La France se penche actuellement sur les autotests antigéniques, qui pourraient permettre d'améliorer le processus de dépistage. Déjà utilisés en Allemagne, en Autriche ou au Royaume-Uni, ces tests ont montré des premiers résultats d'efficacité encourageants. Leurs conditions d'utilisation sont néanmoins sujettes à débat.
DÉCRYPTAGE

Ils pourraient améliorer les dépistages mais sont encore interdits en France : les autotests antigéniques du coronavirus vont être au coeur d'une réunion des experts de la Haute autorité de la santé (HAS), en fin de semaine. Comme ces tests donnent un résultat en 20 minutes et qu'ils sont moins désagréables puisqu'il suffit de frotter l'intérieur de la narine avec un coton-tige, leur point fort serait de pouvoir les utiliser de façon répétée en dépistage, par exemple pour des dépistages réguliers dans les écoles ou les entreprises.

"Sensibilité de 81%"

C'est déjà ce qui se fait en Autriche ou au Royaume-Uni, où les tests peuvent aussi être réalisés à domicile quand on ne se sent pas en forme. En Allemagne, les auto-tests antigéniques ont fait leur apparition dans les supermarchés. Le prix : 25 euros la boîte de cinq tests à faire soi-même à la maison. Lidl et Aldi en ont vendu quelques boîtes le week-end dernier. Il y a eu très peu de stocks et tout est parti en un rien de temps. Des réassorts sont prévus dans les semaines à venir. "Les Allemands sont souvent en avance sur certaines choses. C'est comme ça, on le sait. C'est pour ça que nous, frontaliers, on vient toujours acheter ici, y compris ces fameux tests", assure Gaston, Alsacien qui franchit régulièrement (et illégalement, en ce moment) la frontière pour faire ses courses en Allemagne.

Comment expliquer cet engouement pour les autotests ? Cela a d'abord à voir avec la fiabilité de ces dispositifs. Même s'il y a encore assez peu de données, les premiers résultats d'efficacité sont plutôt encourageants. "On voit qu'il y a effectivement 81% de sensibilité par rapport à un test antigénique réalisé par un professionnel de santé. C'est bien, mais il faut vraiment encadrer leur utilisation", explique la professeure Samira Fafi-Kremer, qui dirige l'Institut de virologie de Strasbourg.

Respect des règles d'isolement

Il faudra s'assurer de la fiabilité des dispositifs, du bon geste pour le prélèvement et surtout s'assurer que les patients positifs respectent les règles d'isolement. Ce sont autant de points qui seront abordés par le groupe des 15 experts réunis par la Haute autorité de santé en fin de semaine.