Pour Catherine Hill, il faut développer une plus grande politique de tests afin d'identifier les porteurs du Covid-19. 2:18
  • Copié
Ariel Guez , modifié à
Invitée de la matinale d'Europe 1 vendredi, l'épidémiologiste Catherine Hill alerte sur une éventuelle accélération du déconfinement. Selon elle, un avancement du calendrier doit être conditionné à une politique massive de tests, à l'image de ce qui a pu se mettre en place en Chine. "On n’a toujours pas décidé de chercher les porteurs qui sont dans le pays. Il faut décider de le faire !"
INTERVIEW

Un mois après le début du déconfinement, peut-on craindre une deuxième vague de l'épidémie de coronavirus ? Les chiffres communiqués chaque jour par la Direction générale de la santé sont très positifs et confirment le reflux épidémique, au point que certains souhaiteraient une accélération du déconfinement avant le 22 juin, ce que pourrait annoncer Emmanuel Macron lors de son allocution dimanche. Au micro d'Europe 1 vendredi, l'épidémiologiste Catherine Hill alerte toutefois : "Une reprise de l’épidémie peut très bien arriver". 

Une accélération du déconfinement conditionné à un dépistage massif de la population

"Le virus circule partout, on le voit bien", avance Catherine Hill. Selon elle, "il faut attendre un peu" avant d'accélérer le déconfinement. "Il est encore un peu trop tôt pour être sûr que l’épidémie ne redémarrera pas. Je pense qu’il faut attendre jusqu'au 22 juin". "On pourrait accélérer le déconfinement si on se mettait à tester très largement la population pour trouver les porteurs du virus qui circulent en ce moment dans le pays", dit-elle. "Or, ce n’est pas ce qu’on fait", déplore Catherine Hill, affirmant que moins de 350.000 tests sont réalisés par semaine, loin des 700.000 promis par Edouard Philippe lors de ses interventions pré-11 mai.

"Les gens font moins attention"

"Il faut trouver les porteurs du virus et il faut tester plus qu’on ne le fait aujourd'hui, en utilisant la méthode des tests groupés", maintient l'épidémiologiste. "On n’a toujours pas décidé de chercher très énergiquement les porteurs qui sont dans le pays. Il faut décider de le faire !", dit-elle, citant l'exemple de la ville de Wuhan, d'où est partie la pandémie et où toute la population a été testée. 

Car depuis le 11 mai, les Français ont pu retrouver un peu de leur vie d'avant, et forcément, "les gens font moins attention", constate Catherine Hill. Mais les risques sont d'autant plus élevés. "C’est comme la loterie : plus les gens se croisent et croisent des gens différents, plus ils augmentent la probabilité de tomber sur le virus", conclut l'épidémiologiste.

Dans la région Grand Est, les chiffres des contaminations repartent à la hausse depuis une semaine, et en particulier à l'est, en Lorraine, dans les départements de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, autour de Nancy. Des territoires où une dizaine de clusters ont aussi été identifiés. Faut-il s'en inquiéter ? On vous explique tout par ici