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Laetitia Drevet , modifié à
Laurent Lagrost, directeur de recherche à l’Inserm, a été l'un des premiers scientifiques à alerter sur l'arrivée imminente de l'épidémie de coronavirus en France. Il s'interroge aujourd'hui sur la potentielle efficacité du vaccin BCG, contre la tuberculose, pour combattre la maladie. 

Partout dans le monde, les scientifiques s'affairent à trouver un traitement pour le coronavirus. Si les études du professeur Didier Raoult sur l'utilisation de la chloroquine font grand bruit depuis plusieurs jours, d'autres essais moins médiatiques sont menés partout sur la planète. Laurent Lagrost, directeur de recherche à l’Inserm, a été l'un des premiers à alerter sur l’arrivée du coronavirus en France. Il travaille aujourd'hui avec le professeur Didier Payen à une solution thérapeutique susceptible de ralentir, voire de stopper, l'épidémie.

"Doper notre système immunitaire"

Et les deux scientifiques sont sur une piste : le vaccin BCG, habituellement utilisé contre la tuberculose. "Il est possible que ce vaccin puisse doper notre système immunitaire", explique Laurent Lagrost. Les formes exacerbées du Covid-19 proviennent d'une réponse trop forte de nos défenses immunitaires. D'après lui, le vaccin BCG pourrait les aider à s'adapter et à apprendre à lutter contre les formes sévères de maladies infectieuses. 

Pour vérifier ces hypothèses, Laurent Lagrost lance un appel aux praticiens français : il leur demande de vérifier les dossiers des patients, afin de déterminer l'état de couverture par le BCG des patients admis en réanimation. Si elle se vérifie, cette piste pourrait par ailleurs expliquer pourquoi les plus jeunes sont moins touchés par le Covid-19. "La vaccination BCG contre la tuberculose administrée aux enfants confère une mémoire immunitaire entre 15 a 20 ans. Alors que la vaccination des adultes remonte parfois à 40 années...", pointe-il. 

En attendant de mener et d'avoir accès à davantage d'observations, Laurent Lagrost reste prudent et évoque pour le moment une "piste raisonnable", qui, si elle se vérifie, pourrait bien "soutenir et protéger" le personnel soignant.