En cas de contamination, l'ARS préconise d'isoler le résident, puis d'identifier le soignant à l'origine de la contamination (photo d'illustration). 1:16
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Benjamin Peter, édité par Margaux Lannuzel
Depuis quelques jours, l'ARS d'Occitanie a donné aux Ehpad, particulièrement à risque face à la crise sanitaire, la marche à suivre en cas de contamination d'un résident. Elle préconise notamment d'identifier le "soignant zéro", qui aurait fait entrer l'infection dans l'établissement - puisque les visites de proches sont interdites depuis deux semaines. 

Comment protéger les seniors, confinés dans les Ehpad face a l'épidémie de coronavirus ? Depuis le début de la semaine, l'ARS (Agence régionale de santé) de la région Occitanie a mis en place un protocole pour limiter les cas d'infections dans ces établissements, en repérant les malades, puis les soignants qui pourraient être à l'origine de la contamination. Une stratégie innovante, qui pourrait être généralisée sur tout le territoire. 

Repérer le soignant zéro

Le principe est simple : repérer d'abord le ou les résident(s) malade(s), puis le soignant zéro, celui aurait pu faire entrer le virus dans ce espace - clos, puisque les visites des proches sont interdites depuis deux semaines. Dès les premiers signes, une enquête est pour cela menée, et patients sont isolés. 

Concernant les résidents, "il peut y avoir des signes qui sont assez trompeurs, notamment des signes non respiratoires, avec de la diarrhée, des syndromes confusionnels qui peuvent être annonciateurs d'un Covid", explique le Professeur Yves Rolland, l'un des deux chefs de gériatrie des CHU de Toulouse et Montpellier à l'origine de ce protocole.

"Il faut les isoler, les surveiller de près, et, pour peu qu'ils présentent les symptômes au bout de sept jours, il faut les tester", poursuit-il. "Et ensuite repérer les soignants... Ce soignant zéro, qu'il sorte de l'Ehpad pour ne pas qu'il contamine les autre." Des équipes mobiles du CHU doivent alors assurer les tests sur place. 

"Nous préparer plus sereinement"

Au sein des établissements, le fait de connaître la marche à suivre rassure. "On sait ce qu'on doit appliquer en cas de suspicion, en cas de diagnostic et pour la prise en charge de la personne qui serait diagnostiquée", témoigne auprès d'Europe 1 Véronique Germa, qui dirige la résidence Maisonneuve, à Villefranche-de-Lauragais, en Haute-Garonne. "Ça nous permet de nous préparer plus sereinement."

Dans les Ehpad d'Occitanie, les médecins coordonnateurs ont également accès à une hotline, pour bénéficier d'une expertise en visioconférence. Dans un seul but : gagner le plus de temps possible, pour éviter que les cas se multiplient et que la situation d'un établissement ne devienne incontrôlable.