Lille Coronavirus Covid Test PCR lilloise nord 1:59
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Lionel Gougelot, à Lille (Nord), édité par
Une campagne de dépistage massif aura très vraisemblablement lieu dans l'agglomération lilloise lors des prochaines semaines. Cela devra nécessairement s'accompagner d'un suivi de l'isolement des personnes infectées, selon les spécialistes, pour faire durablement reculer le coronavirus.
REPORTAGE

Comment éviter une troisième vague de coronavirus en France ? Pour déceler le plus finement possible les foyers de contamination, des dépistages massifs vont être organisés à Saint-Étienne, au Havre et dans une troisième ville, qui sera très vraisemblablement Lille. Dans l'agglomération nordiste, pour avoir une photographie réelle et rapide de la circulation du virus, le professeur Philippe Froguel de l'Institut Pasteur de Lille prône l'utilisation de tous les tests disponibles, à savoir les PCR, antigéniques et salivaires.

Objectif : tester au moins 60% de la population

Ces tests seraient réalisés en trois ou quatre jours, en pharmacie, mais aussi dans de grands espaces qui seront mis à disposition des laboratoires, comme le Zénith de Lille. "En faisant tout cela à la fois, on devrait pouvoir arriver à tester entre 60 et 80% de la population en ne forçant personne, mais en expliquant que c'est pour le bien de tout le monde", défend le professeur Philippe Froguel, qui veut à tout prix "retarder cette troisième vague, en attendant que les vaccins arrivent et règlent définitivement la question".

Une fois ces tests effectués, la question de l'isolement des cas positifs reste entière. Cet isolement est très compliqué, voire impossible dans certains quartiers défavorisés de la métropole, où règne la promiscuité, avec des familles nombreuses dans des logements sociaux exigus.

"Travail de fourmi"

Pour Christophe Lamarre, médecin généraliste à Roubaix, le renforcement du suivi des personnes infectées est donc nécessaire : "Il faut aller vers les gens, dans la proximité, et quasiment faire du porte-à-porte. On doit rester chez les gens, leur expliquer, voir les possibilités du logement pour aérer, pour isoler les personnes à risque. En fait, il y a un travail de fourmi pour éviter ces contaminations familiales." Sans mesures d'isolement strict des cas positifs, le virus continuera de circuler et le dépistage massif n'aura servi à rien.