Covid-19 : 54.140 morts en France, la décrue épidémique se poursuit

La décrue épidémique du coronavirus se poursuit.
La décrue épidémique du coronavirus se poursuit. © LUCAS BARIOULET / AFP" data-image-id="56386561-3">
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avec AFP , modifié à
Alors que le reflux épidémique se poursuit en France, le gouvernement a présenté jeudi soir sa stratégie sur le vaccin contre le Covid-19. Pendant que l'Europe se déconfine prudemment, la flambée des hospitalisations provoque une vive inquiétude outre Atlantique.
L'ESSENTIEL

La décrue de l'épidémie de Covid-19 se poursuit en France, avec des indicateurs en baisse jeudi soir. Plusieurs candidats vaccins sont actuellement étudiés par les agences européennes et américaines des médicaments et le Royaume-Uni est devenu mercredi le premier pays au monde à approuver celui de Pfizer/BioNTech. Accompagnés de plusieurs membres du gouvernement et d'un "Monsieur Vaccin", Jean Castex a présenté la stratégie française, avec une vaccination gratuite pour tous et une campagne pour les publics prioritaires en janvier.

Les principales infos à retenir :

  • Sur les vaccins, Castex annonce un potentiel de 200 millions de doses
  • La vaccination sera gratuite et débutera en janvier pour un million de personnes
  • Alain Fischer est le nouveau "Monsieur Vaccin" du gouvernement
  • Castex recommande six adultes à table pour Noël, sans compter les enfants
  • 54.140 morts en France, nouvelle baisse des réanimations et des hospitalisations

Vaccins : Castex présente la stratégie française

Après les premières annonces d'Emmanuel Macron, quand les Français vont-ils être vaccinés ? Le Premier ministre a présenté en début de soirée la stratégie globale de la France. "La France disposera d'un potentiel de 200 millions de doses, ce qui permettrait de vacciner 100 millions de personnes", a-t-il indiqué, puisque le vaccin nécessite à ce jour deux injections à quelques semaines d'intervalle.

La vaccination contre le Covid-19 sera gratuite pour tous et non-obligatoire, a annoncé le Premier ministre, précisant que le gouvernement a budgété à cette fin 1,5 milliard d’euros dans le budget de la sécurité sociale pour 2021. Jean Castex a aussi appelé le plus grand nombre à se faire vacciner, "un acte altruiste". 

La stratégie vaccinale sera présentée au Parlement par souci de "transparence", a annoncé Jean Castex, avant de laisser la parole à Alain Fischer, professeur d’immunologie pédiatrique, chercheur en biologie et nouveau "Monsieur Vaccin" du gouvernement. De son côté, Olivier Véran a insisté sur les trois principes de cette vaccination : le libre choix des patients, la gratuité du vaccin et le respect de la sécurité, dans le respect des règles qui encadrent l'ensemble des médicaments, avec des médecins "au coeur" de ce processus.

Le calendrier de la vaccination détaillé par Véran

Phase 1 : d'un point de vue plus global, la vaccination à l'échelle nationale se fera en trois phases, détaillées par le ministre de la Santé. D'abord, un million de personnes seront vaccinées en priorité en janvier, a-t-il poursuivi. Cela concernera les résidents en Ehpad ainsi que les personnels de santé y travaillant, lorsqu'eux-mêmes présentent des risques, avec le vaccin de Pfizer/BioNTech.

Phase 2 : près de 14 millions de Français seront vaccinés entre février et mars, selon le calendrier de l'autorisation de mise sur le marché des vaccins de Moderna et AstraZeneca. Les publics suivants sont concernés : les personnes de 75 ans et plus, puis celles de 65 ans et plus, les professionnels de santé avec des co-morbidités.

Phase 3 : une campagne de vaccination grand public aura ensuite lieu au printemps. Elle débutera par les personnes de 50 à 64 ans, puis les professionnels des secteurs dits "essentiels" (secteur de l'éducation, de l'alimentation), les personnes vulnérables et précaires, les personnes confinées et lieux clos et enfin le reste de la population majeure.

La décrue épidémique se poursuit

Le reflux se poursuit en France dans les services de réanimations, dans lesquels étaient hospitalisées 3.425 patients jeudi contre 3.478 mercredi. Le nombre de personnes hospitalisées avec un diagnostic Covid-19 a légèrement décru, à 26.703 contre 27.013 la veille, après un pic de plus de 33.000 patients atteint le 16 novembre.

Le nombre de cas en 24 heures s'élève à 12.696, soit 2.257.331 cas officiellement recensés depuis le début de l'épidémie. Le taux de positivité des tests s'élève à 10,8%, un taux identique à la veille. Au total, 54.140 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie, dont 324 de plus en 24 heures à l'hôpital, selon le bilan dressé jeudi soir.

Noël : Castex recommande six adultes à table

Lors de sa conférence de presse, Jean Castex a donné des recommandations sur les réunions familiales pour les vacances de Noël. "Vous pourrez retrouver vos proches pour les fêtes de fin d'année", a-t-il affirmé, avant d'insister sur une nécessaire prudence. "Il nous faudra respecter les gestes barrières et toujours veiller à protéger les plus fragiles. Il nous parait raisonnable de vous recommander une jauge de six adultes, sans comptes les enfants."

Valéry Giscard d'Estaing est mort des suites du Covid

Europe 1 a appris ce mercredi soir la mort du 20e président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing. Victime du coronavirus, l'ancien chef de l'État de 1974 à 1981, âgé de 94 ans, était hospitalisé dans le service de cardiologie du CHU Trousseau de Tours depuis la mi-novembre. Le 14 septembre, "VGE" avait déjà été hospitalisé à l'hôpital Georges-Pompidou, à Paris, pour "une légère infection aux poumons".

Plus jeune président de la Vème République lorsqu'il est élu en 1974, Valéry Giscard d'Estaing, mort mercredi à l'âge de 94 ans, se voulait l'incarnation d'une modernité triomphante, issue du centre-droit libéral et démocrate-chrétien qui a bâti l'Europe d'après-guerre. Notre nécrologie est à lire ici

Vaccin : le Royaume-Uni autorise, l'UE temporise

Le Royaume-Uni est le premier pays au monde à autoriser le vaccin contre le Covid-19 de l'allemand BioNTech et du géant américain Pfizer, qui sera disponible dans le pays dès "la semaine prochaine", a annoncé mercredi le gouvernement britannique. Plusieurs membres du gouvernement britannique ont estimé que la sortie du pays de l'Union européenne lui avait permis d'accélérer la validation du vaccin avant ses voisins européens en s'étant libéré des règles communes.

En réalité, les Britanniques ont mis en œuvre une procédure d'urgence... permise par la législation pharmaceutique de l'Union européenne. Cette mesure permet dans les situations de crise d'avoir temporairement recours à un nouveau traitement pour cibler une population spécifique, à l'échelle d'un État seulement, et non de l'ensemble de l'UE.

De leur côté, les 27, estimant qu'il s'agit d'un sujet très important, ont préféré s'en remettre à l'Agence européenne du médicament (EMA), qui mise sur une procédure plus traditionnelle, certes plus lente, mais qui a l'avantage d'aboutir à une véritable autorisation de mise sur le marché pour une durée plus longue. Deux stratégies opposées alors que les scientifiques britanniques et européens ont eu accès aux mêmes données sur les vaccins. Mais là où, outre-Manche, on a fait le choix de la vitesse, l'Agence européenne des médicaments souhaite examiner en détail la demande d'autorisation européenne du vaccin Pfizer/BioNTech déposée mardi dernier et devrait se prononcer le 29 décembre "au plus tard". Ecoutez ici notre décryptage complet : 

La CEDH juge irrecevable une requête contre la France

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a jugé jeudi irrecevable la requête d'un particulier contestant la gestion de la crise sanitaire par la France au printemps au niveau de l'approvisionnement en masques de protection, de traitements et de tests de dépistage. "La Cour observe que le requérant conteste les mesures prises par l'Etat français pour lutter contre la propagation du virus Covid-19 à l'égard de l'ensemble de la population française, mais qu'il ne démontre pas en quoi ces mesures l'ont personnellement affecté", a argumenté l'institution judiciaire du Conseil de l'Europe, installée à Strasbourg.

Le carnaval de Nice annulé

Le carnaval de Nice, initialement prévu du 13 au 27 février 2021, est reporté à 2022, une décision rarissime. La dernière annulation d'une édition du carnaval remonte à 1991, quand le corso avait été supprimé à cause des risques liés à la guerre du Golfe.

Pertes : le Stade Rennais attaque son assureur

Le Stade rennais a assigné ses assureurs en justice pour réclamer l'indemnisation de ses pertes d'exploitation dues aux mesures sanitaires liées à l'épidémie. Une audience s'est déroulée jeudi devant le tribunal de commerce de Rennes, où le club conteste l'analyse des assureurs selon lesquels une clause de son contrat exclut les conséquences d'une épidémie.

L'Europe déconfine prudemment

En Europe, où le rythme des contaminations a décéléré, l'allègement des restrictions se poursuit de manière prudente dans plusieurs pays, comme en Italie et en France, où les bars et les restaurants restent toutefois fermés. Les commerces rouvriront mardi en Belgique mais le confinement partiel restera en vigueur. L'Angleterre sort mercredi d'un confinement de quatre semaines, remplacé par un système d'alertes régionales que le Premier ministre Boris Johnson espère pouvoir lever au printemps grâce à l'action conjuguée des vaccins et du dépistage de masse. 

De son côté l'Italie mettra en place jeudi de nouvelles restrictions. "La ligne dure est maintenue", écrit mercredi le quotidien La Repubblica. Le journal détaille : le soir du 24 décembre, bars et restaurants resteront fermés, les déplacements seront interdits entre les régions et le couvre-feu national sera maintenu. Quant aux repas de famille de Noël et du Nouvel an, ils devront avoir lieu en nombre limité. Les Espagnols ne pourront pas se réunir à plus de 10 à Noël et au Nouvel An, enfants inclus.

Les restrictions mises en place en Allemagne pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, dont la fermeture des restaurants et lieux culturels, resteront en vigueur jusqu'au 10 janvier, a annoncé mercredi la chancelière Angela Merkel.

Inquiétude aux États-Unis

Les États-Unis ont enregistré mercredi plus de 2.700 nouveaux décès dus au Covid-19, un niveau quotidien qu'ils n'avaient pas connu depuis le mois d'avril, selon le relevé de l'université Johns Hopkins qui fait référence. Le nombre de personnes infectées par le coronavirus et hospitalisées aux États-Unis a dépassé les 100.000 pour la première fois depuis le début de la pandémie, a annoncé mercredi le Covid Tracking Project.

La pandémie a fait au moins 1.495.205 morts dans le monde depuis la fin décembre 2019, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles jeudi matin. Plus de 64.522.200 cas ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. Les États-Unis sont le pays qui compte le plus de morts (273.847). Suivent le Brésil (174.515), l'Inde (138.648), le Mexique (107.565) et le Royaume-Uni (59.699).