La durée d'isolement recommandée pour les personnes testées positives est désormais de sept jours (photo d'illustration). 1:09
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Diane Berger, édité par Margaux Lannuzel
"On est en train d'accepter la gravité", déplore sur Europe 1 Bertrand Legrand, médecin généraliste, après la décision du gouvernement de réduire la durée d'isolement pour les cas positifs au coronavirus de quatorze à sept jours. 
INTERVIEW

Le gouvernement privilégie désormais des mesures locales et mise sur la responsabilité des Français face à l'épidémie de coronavirus. C'est l'enseignement des annonces du Premier ministre Jean Castex, formulées vendredi après un Conseil de défense. L'un des principaux changements annoncés concerne la durée d'isolement pour les personnes positives au virus, qui passe de quatorze à sept jours. Et ce raccourcissement ne fait pas l'unanimité. 

"On n'est plus du tout en train de se battre"

"Ce qu'on nous annonce c'est qu'un patient qui serait contact - et qui donc n'est contagieux que pendant sept jours pour 90% de ces contaminations - on va le mettre sept jours en arrêt. Mais le reste, les 10%, on en a cure et tout se passera très bien", déplore ainsi Bertrand Legrand, généraliste à Tourcoing et auteur du livre Journal d'un médecin au temps du coronavirus. "On est plus du tout en train de se battre pour limiter la propagation du virus", estime-t-il. 

 

 

"On est en train d'accepter la gravité"

"Dans ce cas-là il faut aller jusqu'au bout de la logique, libérer du temps médical et ne plus tester du tout", avance même Bertrand Legrand. "Ça ne sert plus à rien : le test a pour but unique de diminuer la contagion. Si on ne se bat pas contre ça, on aura un taux de positifs circulant extrêmement important comme je peux le connaître dans mon cabinet, et ça finira par faire des cas plus graves. Donc on est en train d'accepter la gravité."