Comment le confinement a boosté la téléconsultation médicale

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Baptiste Denis
Depuis le confinement, le nombre des téléconsultations a été multiplié par 50 sur le site spécialisé Doctolib. Une réussite pour son patron Stanislas Niox-Chateau, invité mardi matin sur Europe 1, qui avance que la technique s'est "démocratisée" et devrait devenir une alternative sérieuse pour les professionnels de santé à l'avenir.
INTERVIEW

Face à l'épidémie de coronavirus et au confinement, le nombre de téléconsultations a littéralement explosé deux ans après sa création. Pour en parler, Sébastien Krebs a reçu Stanislas Niox-Chateau, cofondateur et PDG de Doctolib, pour qui la situation fait miroiter un futur réjouissant pour son site. Après des débuts très timides au début de Doctolib avec près de 100.000 consultations la première année, la plateforme a observé une progression fulgurante avec 4 millions de consultations rien lors des six derniers mois.

Son site internet et son application permettent aux patients de trouver un médecin pour prendre un rendez-vous ou faire une téléconsultation. C'est cette dernière pratique qui a littéralement fait exploser les compteurs depuis le confinement en mars dernier. "On a multiplié par 50 le nombre de téléconsultations pendant le confinement. Aujourd’hui, nous sommes toujours sur des chiffres dix fois supérieurs à la période de janvier-février", constate l'entrepreneur qui analyse un nouveau rebond des téléconsultations sur les dix derniers jours.

"Simplicité et usages, ont permis de démocratiser cette technique"

Stanislas Niox-Chateau explique l'emballement pour ce nouvel outil par sa simplicité pour les patients, mais aussi pour les médecins. "Les Français ont découvert la téléconsultation comme une pratique simple, sans se déplacer. Le médecin, lui, peut continuer de suivre ses patients et être rémunéré pour tous ses actes. Donc simplicité et usages ont permis de démocratiser cette technique de semaine en semaine."

Parmi les consultations les plus fréquentes réalisées à distance, trois grandes tendances ressortent selon Stanislas Niox-Chateau : "Les utilisateurs l’utilisent pour des consultations avec leur médecin traitant pour des maladies chroniques ou un renouvellement d’ordonnance. La téléconsultation est aussi beaucoup utilisée pour les psychiatres et les psychologues. Et enfin pour consulter des spécialistes comme les dermatologues, pédiatres, gynécologues."

De nouvelles pratiques qui pourraient amener la fin des consultations en présentiel ? "Les praticiens en font 15 à 20% de leur activité", tempère Stanislas Niox-Chateau qui souhaite que les patients continuent d'avoir une proximité avec leur médecin pour "éviter la création de plateformes qui remplaceraient les professionnels de santé". Alors que l'outil peut aussi devenir un bon moyen de résoudre à terme le problème des déserts médicaux. "C'est le meilleur moyen pour consulter sans barrière géographique", appuie le PDG d'une entreprise qui profite au mieux de l'épidémie de coronavirus.