Le projet de loi qui reporte les élections régionales et départementales au mois de juin est examiné mardi au Sénat. 1:28
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Aurélie Herbemont, édité par Jonathan Grelier
Le Sénat examine ce mardi le projet de loi qui reporte les élections régionales et départementales au mois de juin. Dans les rangs de l'opposition, on craint que l'exécutif ne repousse ces scrutins encore au-delà, par calcul politique ou à cause de la crise sanitaire. "On est partis pour tenir les élections en juin", veut rassurer un macroniste.

Le Sénat examine ce mardi le projet de loi qui reprogramme les élections régionales et départementales au mois de juin. Initialement prévues en mars, celles-ci ont été repoussées à cause de la crise du Covid-19. Pour le moment, les scrutins sont donc prévus fin juin, mais il y aura une clause de revoyure pour tenir compte de l'évolution de l'épidémie. Alors que la menace d'un troisième confinement pèse de plus en plus lourd sur les épaules des Français, l'éventualité d'un deuxième report inquiète certains élus, en particulier dans les rangs de l'opposition.

 

"On ne peut pas dire le mardi 'oui on vote absolument en juin' et le lendemain 'on reconfine'"

Ils sont nombreux à soupçonner Emmanuel Macron de vouloir repousser ces élections à l'après-présidentielle dans le but d'éviter une déroute électorale. "On est partis pour tenir les élections en juin", affirme pourtant à Europe 1 un dirigeant macroniste, qui se veut rassurant. Mais la confiance ne règne pas. Pour dissiper les doutes, les présidents de régions voudraient que l'exécutif sanctuarise dès aujourd'hui la date de juin. "C'est compliqué", confie-t-on du côté du gouvernement. "On ne peut pas dire le mardi 'oui on vote absolument en juin' et le lendemain 'on reconfine'."

En réalité, personne ne sait quelle sera la situation sanitaire au printemps. L'organisation des élections dépendra bien sûr de celle-ci. "Si c'est vraiment catastrophique, on verra", reconnaît un sénateur Les Républicains. "Mais il faut se donner les moyens de tenir le calendrier", insiste-t-il. En tout cas, la campagne, elle, sera difficilement réalisable comme d'habitude. "Pour les régionales, le numérique et les médias, ça va", juge un conseiller ministériel. "Mais beaucoup d'élus départementaux ne savent pas faire campagne sans serrer des mains et n'ont même pas de page Facebook", grince-t-il.

 

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Le feuilleton de l'organisation risque bel et bien de durer jusqu'au 1er avril, date à laquelle le Conseil scientifique rendra un rapport sur la tenue des élections.