Municipales : quelles stratégies et quelles ambitions pour les principaux partis ?

Les Français sont appelés à voter pour élire leurs maires les 15 et 22 mars.
Les Français sont appelés à voter pour élire leurs maires les 15 et 22 mars. © Boris HORVAT / AFP
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Aurélie Herbemont, édité par Ariel Guez , modifié à
À moins de deux semaines du premier tour des élections municipales, tous les partis espèrent remporter le scrutin. Si certains comme Les Républicains et le Parti socialiste vont profiter de l'ancrage local de leurs élus pour limiter la casse de la recomposition politique, d'autres comme EELV espèrent profiter de leur bon score aux élections européennes. Tour d'horizon. 
ANALYSE

C'est parti ! La campagne officielle pour les élections municipales commence ce lundi. Toutes les listes ont été déposées en préfecture, et tous les partis qui présenteront des candidatures espèrent obtenir un maximum d'élus municipaux les dimanches 15 et 22 mars. Et si certains nourrissent de grosses ambitions, d'autres savent que les résultats seront en baisse par rapport au dernier scrutin de 2014, où La France Insoumise et La République en marche n'étaient pas présents. 

LREM : "On part de zéro, difficile donc de faire moins"

Le parti présidentiel sait que le scrutin du 15 mars sera très compliqué. À Paris ou à Strasbourg, qui font partie des métropoles ciblées par La République en marche, les sondages indiquent que la bataille est loin d'être gagnée. Dans certaines villes, les querelles d’ego provoquent des dissidences, comme à Lyon. Et même si LREM va user de la "stratégie du coucou" - figurer sur des listes de candidats "Macron-compatibles" ou de maires sortants bien implantés, de droite ou de gauche - pour viser la barre des 10.000 conseillers municipaux, les marcheurs ne sont pas les plus optimistes.

Avec le déclenchement du 49-3 samedi par Edouard Philippe, LREM pourrait aussi subir un vote sanction, si le scrutin était nationalisé avec la prédominance de la réforme des retraites dans les débats. Comme le résume une députée, "il n'y aura pas d'effet 'Wahou', on ne s'attend pas à gagner des villes". La République en marche pourra tout de même se féliciter de son score les dimanches 15 et 22 mars : "On part de zéro, difficile donc de faire moins", glisse un ministre.

Une prime au sortant qui devrait bénéficier au PS et à LR

Balayés lors des dernières élections présidentielle, législatives et européennes, Les Républicains et le Parti socialiste devraient tout de même réussir à obtenir un bon score. Car la prime au maire sortant risque de fonctionner à plein régime, le maire étant l'élu préféré des Français. Mécaniquement, LR va surfer sur la vague bleue de 2014. Mais gare à l'excès de confiance. À Marseille par exemple, Martine Vassal, la candidate du parti, doit subir la candidature dissidente de Bruno Gilles. Quant au Parti socialiste, Martine Aubry à Lille, Johanna Rolland à Nantes ou encore François Rebsamen à Dijon espèrent profiter de leur implantation locale. 

Des espoirs de conquête du côté des écologistes

EELV n'a pas annoncé d'objectif chiffré, mais avec des sondages au beau fixe, les Verts rêvent de conquérir Strasbourg, Bordeaux, Lyon, Besançon ou encore Rouen, dans la poursuite de leur résultat surprise aux élections européennes en mai dernier. Mais même si les victoires ne seront peut-être pas toutes au rendez-vous, les Verts considèrent avoir gagné la bataille des idées. Sur notre antenne dimanche, Yannick Jadot expliquait qu'EELV "avait déjà gagné : tout le monde s'appelle 'écologiste'".

La France insoumise : un rebond après les européennes ? 

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, en première ligne face au 49-3, a décidé de ne pas présenter des listes au nom de La France insoumise, mais des "listes citoyennes", soutenues par le parti. Aussi, dans de nombreuses communes, LFI a réussi à nouer des alliances avec le reste de la gauche, comme à Bagnolet avec le PCF, Grenoble avec EELV ou encore Marseille avec le PS, le PCF et Place publique, sous la bannière du "Printemps marseillais". Si La France Insoumise avait réussi une percée à l’élection présidentielle en obtenant parfois plus de 20% dans de grandes villes, elle s'est effondrée au européennes, ne recueillant que 6% des suffrages. Les enjeux du scrutin municipal sont différents, mais permettront de jauger l'implantation locale du parti, quatre ans après sa création. 

Un vrai test pour le Rassemblement national

Du côté du parti de Marine Le Pen, les problèmes de financement interne ont empêché le RN de présenter des listes partout. Dans certaines villes, le parti d’extrême droite a même préféré s'effacer, comme à Paris au profit de Serge Federbusch, un énarque libéral. Mais le RN, qui avait gagné onze villes en 2014, souhaite aussi profiter de ses derniers résultats (23% aux européennes en 2019) pour gagner d'autres villes comme Perpignan, où Louis Aliot sera candidat.