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Hélène Terzian, édité par Ugo Pascolo
Après les mesures nationales, le gouvernement semble avoir changé son fusil d'épaule avec des tours de vis locaux. Après Nice, Dunkerque pourrait être le prochain secteur concerné par de nouvelles restrictions. Parallèlement, les territoires les plus épargnés par le Covid se rêvent de voir des allégements.

Des restrictions cousues main. Après la stratégie nationale de lutte contre le coronavirus, le gouvernement semble vouloir désormais appliquer ses mesures en fonction de la situation sur le terrain. "Compte tenu de la situation, il vaut mieux régionaliser", a confirmé à des élus locaux de Côte-d'Or Emmanuel Macron, lors de son déplacement en Bourgogne mardi, au lendemain de l'annonce de restrictions spécifiques à la bande littorale des Alpes-Maritimes

L'approche locale, nouvelle logique gouvernementale

La logique est d'avoir une approche locale car les situations sont différentes en fonction des régions, précise l'entourage du président. L'Elysée veut donc faire du cas par cas. Outre Nice et le littoral maralpin, qui vont connaître deux week-ends de confinement, des "mesures de freinages supplémentaires" sont attendues à Dunkerque. Et pour réussir cette nouvelle stratégie, Matignon compte sur le couple préfet-maire. Une idée qui semble déjà porter ses fruits, puisque le maire de Nice, Christian Estrosi, a salué les nouvelles restrictions.

De son côté, le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, a déjà précisé qu'il ne s'opposerait pas "à un confinement s'il devait avoir lieu, parce que c'est une décision difficile qui est prise". Néanmoins, l'édile avance "qu'il faut tout tenter avant [de mettre en place] des mesures de privation de liberté. [...] Nous voulons donner une dernière chance à la population dunkerquoise pour ne pas être confinée."

Des territoires peu touchés qui demandent des allègements

Bien loin de la colère suscitée en septembre dernier par la fermeture des bars et des restaurants à Marseille, la stratégie du cas par cas semble apaiser les tensions. Mais elle n'est pas parfaite pour autant. Si les territoires plus touchés par l'épidémie doivent s'attendre à subir des restrictions plus fortes, les plus épargnés se prennent à rêver de voir des allègements. "On ne demande pas de repasser à une vie normale d'un coup, mais se demander s'il est toujours opportun de maintenir un couvre-feu à 18 heures", lance ainsi au micro d'Europe 1 Ronan Loas, maire de Ploemeur, dans le Morbihan. 

Décréter un couvre-feu à partir de "20 heures serait beaucoup plus compréhensible. Il commence à faire jour jusqu'à plus de 19 heures et cela crée une sorte de frustration", avance l'édile. Au vu de la situation sanitaire locale, Ronan Loas se risque même à "pourquoi pas expérimenter la réouverture de certaines terrasses de bars, de restaurants, de lieux culturels... Je pense que si on veut que les gens acceptent des règles dures et strictes, il faut aussi que l'on soit capable de renvoyer un peu liberté par moment".

Mais ces envies se heurtent à la réponse catégorique de l'exécutif, qui juge qu'il n'est pas opportun pour l'heure de desserrer l'étau.