L'hypothèse d'un passage en force avec un 49.3 est dans tous les esprits. 1:31
  • Copié
Alexandre Chauveau, édité par Laura Laplaud
À la veille de la commission mixte paritaire qui devrait aboutir à un consensus sur la réforme des retraites, le gouvernement réfléchit toujours à la manière de faire passer le texte. Faut-il aller au vote jeudi, au risque de ne pas avoir de majorité, ou bien utiliser le 49.3 ? Sans écarter l’hypothèse d’un passage en force, l’exécutif fait tout pour obtenir une majorité.

Comment faire passer l'un des textes les plus impopulaires de l'histoire de la Ve République ? C'est le casse-tête du gouvernement sur la réforme des retraites. Face à une gauche qui ne donnera pas ses voix et des Républicains (LR) réticents, la majorité relative du camp présidentiel ne suffira pas pour remporter le vote prévu jeudi à l'Assemblée nationale. L'hypothèse d'un passage en force avec un 49.3 est dans tous les esprits. 

Emmanuel Macron ne serait pas si serein

L'exécutif donne tout pour arracher le moindre vote des députés même si Emmanuel Macron s'est montré confiant lundi devant certains proches, affirmant disposé d'une majorité solide. Ses ministres, eux, s'attellent à convaincre un par un les députés qui hésitent encore à voter le texte. "On s'est transformé en call centers", confie un conseiller.

"Nos téléphones chauffent en ce moment, le gouvernement nous promet un peu tout pour avoir nos voix", affirme Bertrand Pancher, président du groupe Libertés et Territoires (LIOT) à l'Assemblée. Une affirmation partagée par plusieurs députés LR qui viennent ainsi contredire la sérénité affichée du chef de l'État.

Le 49.3 n'est pas exclu pour faire adopter la réforme

La majorité, de son côté, veut croire qu'un vote est possible. Comme le président, plusieurs élus veulent mettre les Républicains face à leurs responsabilités. "C'est facile de tenir des propos d'estrade, mais il n'est pas neutre de voter contre la réforme quand on est de droite", analyse un député Renaissance. Pour autant, personne n'exclut la possibilité d'un 49.3, certes vu comme un signe de faiblesse, mais qui reste "un outil constitutionnel devant lequel il ne faut pas avoir de pudeur", plaide un membre de la majorité. L'hypothèse a en tout cas pris de l'épaisseur ces derniers jours. Plusieurs ministres s'y sont même résignés face à l'illisibilité des Républicains.