Éric Woerth, questeur de l'Assemblée nationale et député Renaissance de l'Oise, était l'invité d'Europe Matin lundi. 1:18
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Laura Laplaud , modifié à
Après l'Assemblée nationale, le Sénat, la commission mixte paritaire, le gouvernement devra-t-il dégainer l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sa réforme des retraites ? Pour Éric Woerth, questeur de l'Assemblée nationale, invité d'Europe Matin lundi, l'option du passage en force "n'est pas un aveu de faiblesse".

Après son passage tumultueux à l’Assemblée nationale puis au Sénat ces derniers jours, le projet de loi de la réforme des retraites arrive en commission mixte paritaire (CMP) ce mercredi. Si la CMP ne parvient pas à trouver un terrain d'entente entre les deux partis, le gouvernement, qui ne le souhaite pas, pourrait avoir recours au 49.3 pour forcer l'adoption définitive du texte. 

"C'est un aveu de pragmatisme"

Est-il encore possible d'éviter un recours au 49.3 ? Cet article de la Constitution n'est en rien "un aveu de faiblesse", a estimé Éric Woerth, questeur de l'Assemblée nationale et député Renaissance de l'Oise, au micro d'Europe 1 lundi. "C'est le constat d'une situation telle qu'elle est et c'est un aveu de réalisme et de pragmatisme. Je pense qu'on peut aboutir à une majorité en continuant à discuter."

D'après l'ancien ministre du Budget, ne pas voter la réforme des retraites serait aller contre la nation. "Le modèle social est difficile à conserver dans des situations économiques, démographiques, telles que nous les vivons. La retraite représente l'essentiel de ce modèle social, qui vous garantit 20-25 ans de vie avec une rémunération payée par ceux qui travaillent. Évidemment, il doit être réformé régulièrement pour tenir compte de plein de sujets", a-t-il indiqué.

"Le courage, c'est le vote"

Si l'option du passage en force, via l’article 49.3 n’est pas souhaitée, elle n’est pas pour autant totalement écartée. De son côté, Éric Woerth espère que ses confrères et consœurs se prononceront en faveur du texte issu de la CMP. Un texte avec une ligne rouge détaille le député de l'Oise, "ne pas dégrader le résultat financier que nous attendons pour 2030, c'est-à-dire un rééquilibrage des systèmes de retraite".

 "Le courage, c'est le vote", a-t-il poursuivi. "Il n'est pas impossible que l'on puisse aboutir à une majorité, donc allons jusqu'au bout. Si on ne va pas jusqu'au bout, il y a des instruments qui le permettent."