Sur Europe 1, Philippe Douste-Blazy prône une utilisation plus massive de la chloroquine contre le coronavirus. 5:29
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Invité de la matinale d'Europe 1, mardi, l'épidémiologiste et ancien ministre Philippe Douste-Blazy milite pour une utilisation contrôlée, à une échelle massive, de la chloroquine contre le coronavirus.
INTERVIEW

Contre la propagation de l'épidémie de coronavirus, l'ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a lancé une pétition pour l'utilisation d'un traitement avec de la chloroquine, qui recueille mardi plus de 346.000 signatures. Sur Europe 1, mardi matin, l'épidémiologiste assure que "ce médicament ne peut pas faire de mal et que tout le monde voit que la charge virale diminue" en recourant à ce médicament controversé et aujourd'hui au coeur du débat public.

Plus précisément, Philippe Douste-Blazy préconise un traitement qui mélange hydroxychloroquine et azithromycine. "Les médecins italiens, portugais et marocains voient que lorsqu'ils donnent ce médicament tôt, ils ont une baisse des symptômes de leurs patients", affirme-t-il.

Une démarche "pas politique"

Pour l'heure, le ministre de la Santé Olivier Véran se refuse à généraliser sur le territoire l'usage de la chloroquine. "Désolé, mais ce n'est pas monsieur Douste-Blazy (…) qui va dicter cette décision. Je ne peux pas la prendre seul sans l'aval des sociétés savantes, sans l'aval de centaines d'experts", récusait-il dans une interview pour Brut en fin de semaine dernière.

Mardi matin, sur Europe 1, Philippe Douste-Blazy lui répond : "Ma démarche n'est pas politique, elle est purement scientifique. Est-ce que c'est une société savante qui doit décider ? Le rôle du politique, c'est de choisir."

Un ECG avant de prescrire ?

Les opposants à une généralisation trop rapide de la chloroquine mettent en avant des effets secondaires néfastes, notamment sur le plan cardiaque. "Je suis cardiologue, je sais qu'il peut y avoir des troubles du rythme cardiaque chez les patients qui ont un taux de potassium trop faible", explique l'épidémiologiste. "Alors faisons systématiquement un électro-cardiogramme avant de le donner."

Dithyrambique sur les travaux de l'équipe du professeur Didier Raoult, "l'un des plus grands virologues au monde", Philippe Douste-Blazy s'appuie sur l'Agence régionale de santé, qui "montre que le taux de mortalité entre les gens hospitalisés et les gens qui décèdent est le plus bas chez les patients qu'ils traitent", et "aux États-Unis, la Food and drug administration a décidé que tous les médecins hospitaliers pourraient prescrire de la chloroquine aux patients atteints de Covid-19 qui ne sont pas obligatoirement sévères".