Emmanuel Macron et Donald Trump ont rendez-vous samedi à Biarritz (photo d'archives). 1:45
  • Copié
Pour Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), invité d'Europe 1 samedi, "on peut certainement à s'attendre à quelques coups d'éclat" lors du sommet qui s'ouvre samedi à Biarritz. 
ANALYSE

Qu'attendre du G7, qui s'ouvre samedi à Biarritz, en France ? Pas de décisions fermes, répond Pascal Boniface. Invité d'Europe 1, samedi matin, le directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) a décrypté les enjeux d'un sommet électrique, mais bien moins crucial qu'il y a quelques dizaines d'années. 

"Le G7 a été vidé de sa substance par le G20"

Le sommet "n'a plus du tout le sens qu'il avait lorsqu'il a été créé", pose d'abord le spécialiste, rappelant que l'initiative avait été lancée par Valéry Giscard-d'Estaing en 1975, deux ans après le choc pétrolier, pour que ses participants puissent "avoir une discussion comme des amis au coin d'un feu de bois, d'un feu de cheminée dans une maison de campagne". 

Près de 45 ans plus tard, la philosophie a changé car "ces pays n'ont plus l'importance qu'ils avaient", souligne Pascal Boniface. "Au fur et à mesure, le G7 a été vidé de sa substance par le G20, qui est plus représentatif de l'état des forces sur la planète. C'est au moins le club des démocraties occidentales.... Mais on voit bien qu'on a un président qui devrait être le leader de ce club, Donald Trump, qui ne croit pas au concept d'alliance ni même à celui de monde occidental."

"Trump considère Macron presque comme un ennemi"

Le directeur de l'IRIS rappelle ainsi le souvenir du précédent G7 au Québec, à l'issue duquel "un communiqué final avait été trouvé, et à peine monté dans son avion, Donald Trump l'avait dénoncé". À cet égard, "le duel entre Macron et Trump va être intéressant à regarder", juge Pascal Boniface.

"Macron a fait beaucoup d'efforts de 'calinothérapie' à l'égard de Trump quand il est arrivé (au pouvoir, ndlr), et ça n'a pas servi à grand chose", analyse-t-il. "On voit que Trump considère Macron presque comme un ennemi, notamment sur la taxation des Gafa. Sans doute va-t-il aussi venir au secours de son ami Bolsonaro (critiqué par Emmanuel Macron pour sa responsabilité dans les incendies qui ravagent l'Amazonie, ndlr). On peut certainement s'attendre à quelques coups d'éclat".