«On a les larmes aux yeux» : le soulagement des soutiens de Boualem Sansal, gracié par Alger
Près d'un an après son arrestation à Alger, Boualem Sansal a été gracié par la présidence algérienne ce mercredi 12 novembre, répondant à la demande formulée par le président allemand Frank-Walter Steinmeier. Cette nouvelle a été accueillie avec joie par les proches et soutiens de l'écrivain franco-algérien.
Emprisonné en Algérie depuis près d'un an, Boualem Sansal a finalement retrouvé la liberté. L'Algérie a accepté de gracier l'écrivain franco-algérien, répondant à la demande formulée par le président allemand. Son arrestation le 16 novembre 2024, pour atteinte à l'unité nationale, avait déclenché une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.
"C'était à la fois du bonheur, puis une certaine décompression"
Hasard du calendrier, ce mercredi, son comité de soutien avait rendez-vous à l'ESJ Paris pour inaugurer un amphithéâtre au nom de Boualem Sansal. Cette inauguration s'est transformée en un moment de joie. Noëlle Lenoir, grand sourire, a parlé d'un "événement historique" pour qualifier la libération de l'écrivain franco-algérien.
"Ça donnait un peu les larmes aux yeux, parce que soutenir une cause comme celle-ci, c'est assez éprouvant, émotionnellement. D'abord, parce que parfois on se heurte à un peu de lâcheté, à des obstacles, et puis on a été tellement échaudés. On nous a annoncé si souvent sa libération qui n'est pas venue, qu'on fatiguait un peu. Donc c'était à la fois du bonheur, puis une certaine décompression", confie la présidente du comité du soutien.
Un état de santé préoccupant
Même soulagement pour Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien à Boualem Sansal. Le politologue évoque cependant une crainte : l'état de santé de l'écrivain. Agé de 81 ans, il est atteint d'un cancer.
"Après, on a eu toujours des informations assez contradictoires sur son état de santé entre ceux qui nous disaient qu'il allait plutôt bien et ceux qui nous ont dit plutôt récemment qu' il y avait une éventuelle détérioration de son état de santé. On est assez confiant dans sa capacité, en tout cas, à récupérer psychologiquement par rapport à l'épreuve qu'il a subi".
Cette inauguration à l'ESJ Paris s'est terminée par quelques mots en visioconférence de Sabeha Sansal, la fille de l'écrivain franco-algérien, qui a tenu à remercier chaleureusement le comité de soutien à son père.