Gouvernement Jean Castex Parlement 2:05
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Aurélie Herbemont, édité par Mathilde Durand , modifié à
La crise sanitaire monopolise le Parlement, or le gouvernement n'entend pas cesser les réformes promises ou en cours. Avant l'examen du budget et le début de la campagne présidentielle de 2022, les ministres jouent des coudes pour tenter de dérocher une place pour leurs projets de loi. Ils doivent convaincre le chef de l'Etat. 

Dans un paysage politique marqué par la gestion de la crise sanitaire du Covid-19, l'exécutif cherche néanmoins à poursuivre les réformes engagées. Problème : l'embouteillage guette au sein du Parlement. Entre le projet de loi de lutte contre les séparatismes ou encore le projet de loi Climat, traduisant les conclusions de la Convention citoyenne, il faudra choisir. A partir de cet automne, le Parlement sera monopolisé par le budget. Puis la campagne présidentielle battra son plein. Les ministres doivent donc batailler pour décrocher une place pour leurs projets de loi.

Le président de la République a fixé la règle. Pour trancher, Emmanuel Macron veut, d'ici la fin du mois, les argumentaires de ses ministres. "On attend que César lève ou baisse le pouce", confie un conseiller ministériel.

Les ministres tentent leur chance 

Un exemple parmi d'autres : Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, se bat pour sa loi 4D, une nouvelle étape de la décentralisation. "Cela ne parle pas assez au quotidien des gens", torpille un dirigeant macroniste. Mais la ministre a un argument très sérieux : il ne faudrait pas froisser les élus locaux à l'approche des élections. 

D'autres ministres pourraient également tenter leur chance. A l'instar de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l'Autonomie, qui travaille sur la loi "Grand âge et autonomie". "On y va jusqu'au bout", dit-on au ministère. Mais le montant du projet, 10 milliards d'euros, est énorme, surtout en cette période. En coulisse, les équipes réfléchiraient donc à un texte un peu moins ambitieux, qui permettrait d'avancer quand même sur le dossier avant la fin du quinquennat. Objectif : marquer des points dans l'opinion.

Un plan égalité des chances avant la campagne ? 

Autre exemple : Laurent Pietraszewski, le "Monsieur retraites" du gouvernement, devrait également envoyer au chef de l'Etat sa copie. "Emmanuel Macron mouline toujours sur cette réforme", confie un de ses proches. Le sujet est explosif. Beaucoup plaident pour recycler ce projet de loi pendant la campagne électorale. 

Il faut aussi compter sur les priorités du chef de l'Etat, notamment un plan égalité des chances, pour parler à la gauche. Mais Matignon prévient, il n'y aura "sans doute pas de grand projet de loi dédié". L'idée : des mesures concrètes, sans passer par la case parlement, histoire de gagner du temps tout en ayant un bilan à présenter aux Français avant l'échéance de 2022.