Crise post-coronavirus : Bertrand plaide un "zéro charges" pour l'embauche d'un jeune en CDI

Xavier Bertrand veut inciter les entreprises à embaucher des jeunes en CDI.
Xavier Bertrand veut inciter les entreprises à embaucher des jeunes en CDI. © CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP
Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand souhaite voir mis en place un "zéro charges" salariales et patronales pour toute entreprise qui embauche un jeune en CDI. Il demande en outre l'abandon pur et simple de la réforme de l'assurance chômage.

Xavier Bertrand, président (ex-LR) de la région Hauts-de-France, a plaidé dimanche sur BFMTV pour que, face à la crise économique et sociale déclenchée par le coronavirus, l'Etat mette en place un dispositif "zéro charges" pour la première embauche d'un jeune en CDI.

 

Un "zéro" charges salariales et patronales

"La priorité", ce sont les jeunes, a-t-il déclaré en demandant "que l'Etat, pendant un certain nombre de mois, prenne en charge les charges et qu'on puisse avoir zéro charges pour un jeune qui serait recruté en CDI". Il a précisé qu'il visait "l'ensemble des charges, qu'elles soient salariales ou patronales". Xavier Bertrand a par ailleurs dénoncé le "chantage" de la "modération salariale" proposée parfois pour la sauvegarde de l'emploi dans certaines entreprises.

 

 

"Pour sauver notre économie, il faut faire bosser ensemble les très grandes entreprises et les plus petites"

"Ceux qui proposent ça sont des inconscients (...) Quand vous entendez un ministre ou un chef d'entreprise" avancer ces arguments, on a "envie de lui dire 'eh coco, tu prends ma place et ma paye pendant six mois, tu retournes ensuite à la télé et on verra si t'es d'accord pour la modération salariale'". "La modération salariale, c'est impensable et puis c'est toujours pour les petits salaires. Je me battrai contre de telles décisions. Non seulement c'est une faute morale mais c'est un erreur économique" car "si les gens ont moins, ils ne vont pas pouvoir dépenser", a-t-il ajouté.

S'agissant du "plan de relance" de l'exécutif, Xavier Bertrand a estimé qu'il fallait plutôt parler de "plan de sauvetage" et de "reconstruction". "Et là, très clairement, ce n'est pas le mois de septembre qu'il faut attendre" pour le mettre en oeuvre. "Quand l'Etat a joué les pompiers, il a plutôt bien fait le job", a-t-il souligné, saluant au passage "le travail" du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Mais désormais, ce n'est "plus un rôle de pompier qu'il faut jouer" mais "d'architecte". "Pour sauver notre économie, il faut faire bosser ensemble les très grandes entreprises et les plus petites. Il nous faut des plans pour les cols bleus aussi".

 

Un abandon de la réforme de l'assurance chômage

Xavier Bertrand a en outre demandé l'abandon pur et simple de la réforme de l'assurance chômage. "Ce serait une erreur sans nom" de la maintenir. "Cette réforme-là ne peut pas voir le jour. Vous allez précariser les Français" alors qu'aujourd'hui, "il faut sauver l'économie et protéger les gens". Même verdict pour la réforme des retraites préparée par le gouvernement, sans "courage" ni "justice" et qui "ne répond pas aux enjeux d'aujourd'hui".