Le gouvernement de Jean Castex ne compte pas accorder de délai à Marseille. 1:44
  • Copié
Jean-Rémi Baudot, édité par
La mairie de Marseille a demandé au gouvernement de reporter de dix jours la décision de fermer les bars et les restaurants de la métropole. Mais l’exécutif veut rester inflexible et n’accordera aucune dérogation.

Les élus locaux de Marseille sont prêts au bras de fer avec le gouvernement. La région Provence-Alpes-Côte d’Azur va déposer vendredi un référé liberté en justice pour empêcher la fermeture des bars et restaurants dans la métropole d’Aix-Marseille, tandis que la mairie de la cité phocéenne a demandé au gouvernement un délai de 10 jours. Mais l’exécutif ne compte accorder aucune dérogation et rester sur la ligne fixée mercredi.

"Concerter ne veut pas dire tomber d’accord"

Malgré la fronde des élus locaux, le gouvernement ne voit aucune raison de faire du sur-mesure à Marseille. "La situation est trop grave", glisse-t-on à Matignon. "Concerter ne veut pas dire forcément tomber d'accord. A un moment, le principe de responsabilité doit primer", a d'ailleurs répondu le ministre de la Santé, Olivier Véran, jeudi matin, lors de son audition par la commission d'enquête du Sénat sur la crise sanitaire.

Mercredi, le gouvernement avait annoncé, sans concertation préalable avec les collectivités selon elles, la fermeture dès samedi à Aix-Marseille et en Guadeloupe des bars, des restaurants et des établissements recevant du public, à l'exception de ceux ayant un protocole sanitaire strict comme les théâtres, musées et cinémas. Ces deux zones géographiques sont désormais en "alerte maximale", dernier niveau avant l'état d'urgence sanitaire, selon le nouveau classement des autorités.

L’échec de la méthode Castex

Ce bras de fer avec les élus de la région de Marseille est en tout cas un réel accroc, voire un échec pour la méthode de Jean Castex. Depuis sa nomination à Matignon, le Premier Ministre a fait de la proximité, de l’écoute des territoires et du dialogue les pierres angulaires de sa politique. L’entourage du Premier Ministre plaide souvent pour ce rééquilibrage : "Castex veut réconcilier Paris avec les territoires", entend-on régulièrement à Matignon.  

Les conseillers de Jean Castex imaginent même qu’écouter le terrain serait la méthode pour lutter contre les frondes locales et in fine l’effet "gilets jaunes". Depuis 24 heures, la colère à Marseille montre que le gouvernement a raté son coup.